Le régime de Pékin a beau tenter de multiplier les initiatives économiques et politiques pour étendre son influence au-delà de ses frontières, le gouvernement chinois souffre d’un important problème d’image à l’échelle internationale, selon une nouvelle enquête réalisée par le Pew Research Center.
Le coup de sonde, effectué dans 24 pays situé un peu partout sur la planète, révèle ainsi que 67 % des répondants ont une opinion défavorable des actions à l’international de la Chine, comparativement à 28 % ayant une opinion favorable.
De façon plus précise encore, les hypothèses voulant que la Chine « contribue à la paix et à la stabilité dans le monde », ou encore que Pékin « tient compte des intérêts d’autres pays, en plus des siens », sont toutes deux très largement réfutées; au total, 71 % et 76 % des personnes interrogées sont ainsi en désaccord avec ces affirmations.
« Malgré plusieurs initiatives diplomatiques de haut vol, comme la conclusion d’un accord de paix entre l’Arabie saoudite et l’Iran, ou encore la publication d’un plan de paix en 12 points visant à mettre fin au conflit en Ukraine », écrit les auteurs de l’étude du Pew Research Center, 71 % des participants estiment ainsi que Pékin ne contribue pas à la paix mondiale.
Par ailleurs, 57 % des participants estiment que la Chine intervient largement dans les affaires d’autres pays.
Malgré tout, Pékin possède toujours un capital de sympathie relativement important dans les pays en développement et les nations à faible revenu, du moins comparativement aux autres pays industrialisés.
Ainsi, si 83 % des répondants américains, 79 % des Canadiens, 85 % des Suédois, 72 % des Français, ou encore 76 % des Allemands ont une opinion défavorable de la Chine, ce taux plonge à seulement 25 %, en Indonésie, un pays situé particulièrement près de l’État communiste.
Même l’Inde, qui est pourtant en situation de tensions particulièrement importantes avec la Chine, notamment avec des affrontements parfois mortels le long de leur frontière commune, ne compte que 67 % de personnes ayant une opinion défavorable de ce voisin autrement belliqueux.
Ce ne sont toutefois pas tous les pays situés à proximité de la Chine qui s’entendent bien avec cette dernière. Ainsi, 77 % des Sud-Coréens, et même 87 % des Japonais et des Australiens ne voient pas Pékin d’un bon oeil.
En Afrique, toutefois, là où la Chine a investi des milliards de dollars, ces dernières années, en plus de promouvoir son initiative de chaînes d’approvisionnement reliant plusieurs continents, les avis sont largement positifs: au Nigeria, ils ne sont que 15 % à avoir un avis négatif à propos de Pékin; au Kenya, cette proportion passe à 23 %, puis à 40 % en Afrique du Sud.
Puissance technologique, militaire et… économique?
Le régime de Pékin peut toujours affirmer qu’il est considéré comme une puissance technologique; c’est du moins l’avis de 69 % des participants à l’étude. Quelque 54 % des répondants jugent aussi que la Chine fait partie des grandes puissances militaires du globe.
Mais, indique le Pew Research Center, le prestige économique de ce pays semble s’être terni, avec les années. Ainsi, 42 % des répondants estiment que les États-Unis sont la plus grande puissance économique mondiale, contre 33 % qui pensent plutôt que c’est la Chine. Ce changement, écrit-on, est largement survenu dans les pays industrialisés, où le prestige économique de la Chine a semblé chuter dans tous les pays examinés, y compris par plus de 10 points de pourcentage en Allemagne, aux Pays-Bas, en Pologne et en Suède.
Et sans grande surprise, la confiance envers le président à vie de la Chine, Xi Jinping, est elle aussi particulièrement faible dans les pays industrialisés: elle est d’ailleurs quasi nulle au Japon, en Australie et en Suède, alors qu’elle est plus forte en Indonésie ou au Nigeria, par exemple. De fait, explique les spécialistes du Pew Research Center, il existe une corrélation claire entre l’absence de confiance envers le leader chinois et une vision défavorable du pays dirigé par ce dernier.