Dans une petite ville collée sur Seattle, le long de la côte ouest des États-Unis, Fran, une jeune femme particulièrement timide, accomplit son travail, qui consiste, finira-t-on par comprendre, à remplir des feuilles de calcul dans Excel. Et de classer des documents? Mais Fran a aussi un secret: elle pense parfois à la mort. Ou, plutôt, à sa mort.
Réalisé par Rachel Lambert, Sometimes I Think About Dying est une comédie dramatique (ou, plutôt, un drame comédique, affirme-t-on sur Wikipédia) présentée ici dans le cadre du festival Fantasia. Nous sommes toutefois loin du film de zombies, de la torture porn, ou encore des longs-métrages mettant en vedette des écoliers ou étudiants sud-asiatiques en pleine crise existentielle. Non, nous sommes plutôt ici dans la contemplation, dans un examen – un peu en surface – du personnage de Fran, dont nous ne savons que très peu de choses.
A-t-elle été traumatisée? Pourquoi pense-t-elle à la mort? Pourquoi, surtout, pense-t-elle à sa propre mort, mise en scène de diverses façons? Nul ne le sait, mais nous avons donc quelqu’un qui ne parle pas vraiment aux autres, voire qui fuit carrément les occasions de tisser des liens.
L’arrivée d’un nouveau collègue à son travail la placera, en quelque sorte, devant un dilemme: comment sortir de sa bulle? Comment casser ce vernis, cette protection sociale contre les incursions qui pourraient mener à vivre des émotions, positives comme négatives?
Il ne faut pas nécessairement s’attendre à de grandes révélations, dans Sometimes I Think About Dying. Mais avec du recul, faut-il absolument que tous les films présentés dans un festival de cinéma de genre regorgent d’hémoglobine, ou encore de revirements scénaristiques incroyables? Il ne s’agit certes pas d’un grand film, mais on se surprendra à constater que le voyage est agréable et tout en nuances.
On sera également étonnés de voir que le rôle principal est interprété par Daisy Ridley, qui fait presque contre-emploi, ici, après avoir été particulièrement énergétique dans la troisième trilogie des films Star Wars.
Sometimes I Think About Dying est ainsi une réflexion intéressante sur notre rapport aux relations sociales, à l’amour, et bien entendu à la mort, dans une société qui évacue généralement cette dernière question de sa réflexion collective.