Cela doit être frustrant, pour un cinéaste, de vouloir produire une oeuvre similaire à un film déjà bien connu et apprécié pour sa qualité, pour finalement accoucher de quelque chose de si ordinaire que l’on oubliera tout de son existence avant même que le générique s’affiche à l’écran. C’est malheureusement le cas pour The Channel.
À La Nouvelle-Orléans, deux frères, qui étaient précédemment dans les marines, s’occupent maintenant de voler des banques, arme automatique au poing. Sera-t-on étonné d’apprendre que leur cambriolage du jour tourne mal, et qu’ils devront fuir à la fois les forces de l’ordre et d’autres groupes de bandits pour tenter de sauver leur peau?
Réalisé et coscénarisé par William Kaufman, qui a déjà tourné d’autres films mêlant action et forces de l’ordre, le tout dans la métropole de la Louisiane, The Channel est un Heat du pauvre. Bien sûr, ce n’est pas tout le monde qui a le budget pour embaucher Al Pacino et Robert de Niro, encore plus à leur belle époque, mais ce qui fait la force de ce genre de film, celui du vol à main armé qui déraille, c’est le développement de la personnalité des protagonistes.
Des deux bandits principaux, on ne sait à peu près rien, si ce n’est qu’ils ont fait la guerre ensemble, et que notre personnage central a une petite fille qui doit être opérée à grands frais. Chez les policiers, on découvre sur le tard un détective du FBI qui néglige sa famille pour se concentrer sur son travail. Tout cela a été vu et revu au moins un millier de fois. Pire encore, tout le monde a le charisme d’un panneau de signalisation.
Pourtant, certaines séquences d’action sont bien tournées, signe que M. Kaufman n’est pas entièrement dénué de talent. Mais cela ne permet en rien de rattraper tout le reste, cette heure et quarante minutes de notre vie qui a été gaspillée à jamais.
Si l’on souhaite écouter un film d’action impliquant un vol de banque et des fusillades, pourquoi ne pas voir ou revoir Heat, justement? Ou The Town? Ou Wrath of Man? Ou… Tout sauf The Channel, un film d’une banalité affligeante.