Qu’obtient-on en mélangeant un sommelier qui ne peut plus boire et une sage-femme qui rêve par-dessus tout d’avoir un enfant? Une comédie d’Ivan Calbérac qui fonctionne parfois, mais qui est étrangement inégale.
Jacques, donc, est sommelier dans une petite ville de province, en France. Au bord de la faillite, avec un coeur qui menace de le lâcher à tout instant, il doit prendre un jeune stagiaire qui tente de revenir sur le droit chemin, mais à qui il manque, comment dire, une certaine finesse.
Hortense, elle, rêve d’avoir un enfant, mais n’a personne dans sa vie. En fait, elle n’a que sa mère, une vieille femme acariâtre assez peu agréable, très catholique, qui lui pousse dans le dos pour se trouver un mari pour lui faire un bébé.
Au hasard d’une rencontre, nos deux personnages principaux vont apprendre à se connaître et tenteront, tant bien que mal, de nouer une relation.
Le hic, c’est que non seulement Hortense n’y connaît pas grand-chose en vin, mais elle a déjà prévu d’obtenir une fécondation dans une clinique spécialisée pour devenir mère monoparentale.
Jacques, lui, aimes toujours son métier, mais s’il continue de boire de l’alcool, il signera son arrêt de mort; il se mettra donc à fréquenter les alcooliques anonymes. Par ailleurs, il traîne un lourd secret qui pèse encore très lourd sur ses épaules.
Si on peut penser que les bases sont là pour une comédie romantique potable, avec un petit côté « gastronomie », ou plutôt « bon vin », on n’aurait pas tout à fait tort.
Après tout, les acteurs sont assez bons, les deux interprètes principaux, Isabelle Carré et Bernard Campan, ont tous les deux déjà gagné un César, et nul doute que l’adaptation de la pièce de théâtre du même nom donne un long-métrage tout à fait correct.
Ce qui coince un peu, en fait, c’est que si la motivation d’Hortense est claire, celle de Jacques l’est moins. On pourrait penser que son besoin d’arrêter de boire, alors qu’il est sommelier, pourrait causer des frictions, peut-être si Jacques est gêné de l’avouer à des amis, mais cet aspect du scénario n’est pas tant exploité. Ce qui apparaît soudainement, toutefois, c’est ce lourd passé de Jacques qui, tout d’un coup, le pousse à fuir sa nouvelle flamme.
Ultimement, La dégustation n’est pas un mauvais film, tant s’en faut. On y compte quelques bonnes séquences humoristiques, un ancien des Inconnus toujours en moyens, et un ensemble assez sympathique pour se divertir pendant les 90 minutes réglementaires.