À tous les cinq ans, les pilotes automobiles les plus casse-cou de la galaxie se donnent rendez-vous pour la Redline, la course la plus folle de l’univers. Et cette fois, c’est « Sweet » JP qui entend bien remporter le titre.
Produit par le studio d’animation japonais Madhouse, entre autres responsable pour le court-métrage Record du monde dans la collection Animatrix, Redline est un déchaînement d’action et de musique, un télescopage de thèmes chers à l’animation japonaise en un tout explosif et hautement divertissant.
L’histoire est somme toute classique: l’individu au passé plus ou moins net qui prend des risques pour s’accrocher à la victoire, l’ami mécanicien quelque peu perfide qui trempe dans des affaires louches par obligation davantage que par choix, et la jeune femme liée au passé de notre héros qui a, elle aussi, toutes les raisons du monde de se hisser sur la plus haute marche du podium.
Tout cela aurait pu former un film tout à fait acceptable et convenable, mais les gens de chez Madhouse ont résolument choisi de s’amuser, et le résultat est à l’avenant. À cette trame narrative quelque peu standard, on a greffé une multitude de petits ajouts qui, mis ensemble, font de Redline un long-métrage où il est bien difficile de reprendre son souffle.
L’action se déroule à la vitesse de l’éclair: les voitures foncent à vive allure sur des pistes défoncées et dangereuses, le public est littéralement renversé par le souffle provoqué par le passage des bolides, la musique est rapide et tonitruante, les effets visuels sont plus grands que nature… Et cela, c’est sans compter toute la variété introduite dans la conception des personnages et des véhicules. Le héros, sorte de James Dean déjanté avec sa banane démesurée, l’héroïne pas si naïve que ça mais dont on souligne (bien sûr) la généreuse plastique, le gigantesque champion en titre qui fait partie intégrante de son bolide, le duo de pilotes travaillant aussi comme chasseurs de primes entre les courses, le policier effectuant des tours de pistes au lieu d’arrêter des bandits, ou encore les deux jeunes hommes originaires de la Terre dont la bagnole permet de se déplacer sous le sol… mais avec des pattes à la place des roues.
Tout ce beau monde se fait la course sur nul autre que Roboworld, dont les habitants, militaristes à souhait, décident d’ouvrir le feu sur les concurrents, histoire de protéger leurs secrets.
Bref, Redline, c’est une course à toute allure agrémentée de trahisons et de sentiments amoureux naissants sur un fond d’explosions et de musique rock et électronique. Un kaléidoscope de couleurs, de sons et de lumières qui se termine sur une note légèrement moins intéressante, mais qui vaut amplement le détour. Un excellent exemple du talent et de l’imagination dont font preuve les dessinateurs et animateurs de l’Empire du Soleil levant. À voir!