Près d’un propriétaire de petite et moyenne entreprise sur deux (44 %), aux États-Unis et au Canada, prévoit ralentir le rythme de ses embauches, et plutôt se tourner vers des outils d’intelligence artificielle comme ChatGPT, Bard et les autres. Cette conclusion, contenue dans une nouvelle enquête commandée par la firme FreshBooks, jette un nouveau regard sur les répercussions du développement continu de ces « cerveaux » artificiels.
Le coup de sonde, réalisé auprès de 1000 propriétaires de PME sis de part et d’autre de la frontière, présente ainsi un portrait en demi-teinte de l’attrait et de l’utilité de ces modèles de production de contenus. Ainsi, 25 % des répondants ont indiqué déjà utiliser ou essayer de tels outils basés sur l’IA. Et au cours de la prochaine année, ce sont les deux tiers des participants qui envisagent de mettre ces logiciels à l’essai; l’intérêt pour l’IA est toutefois moindre chez les entreprises oeuvrant dans les domaines des technologies de l’information et de la programmation.
Et en ce qui concerne le ralentissement des embauches, cette volonté de faire davantage appel à l’IA, plutôt qu’à de nouveaux employés, se fait surtout sentir chez les « grandes » PME, révèle l’enquête.
« L’anxiété à propos de l’IA est en croissance, ces temps-ci, alors que des employés, dans certains secteurs, craignent que leur travail ne disparaisse », mentionne Mara Reiff, responsable des données chez FreshBooks, dans une déclaration publiée au sein d’une note d’information.
« Cependant, dans le monde des PME, il semblerait que les propriétaires ne se sentent pas particulièrement menacés et ne croient pas que l’intelligence artificielle peut accomplir leur travail aussi bien qu’eux-mêmes. Et d’un autre côté, ils sont très au fait du potentiel lié à l’utilisation de l’IA pour les aider à prendre de l’expansion. »
De fait, les deux tiers des propriétaires de PME jugent que l’IA ne pourra pas remplacer leur travail, ou encore celui de leurs employés actuels. Nul doute, toutefois, que ces outils technologiques pourraient affecter le rythme des embauches.
Doutes
Chez les répondants indiquant ne pas vouloir tester ou utiliser les outils d’intelligence artificielle, 46 % disent ne pas savoir, pour l’instant, comment l’IA pourrait aider leur entreprise, indique FreshBooks dans son coup de sonde.
Par ailleurs, 32 % mentionnent ne pas même savoir comment appliquer les capacités de l’IA à leur compagnie.
Les questions de l’accessibilité et de l’utilisation ne semblent toutefois pas freiner les ardeurs : à peine 16 % des participants réticents à se tourner vers de tels outils technologiques ont expliqué que cela était dû au fait qu’ils n’avaient pas les connaissances nécessaires pour ce faire.
Et que les répondants soient enthousiastes ou non, la quasi-totalité (80 %) d’entre eux ont des inquiétudes à propos de la protection de la vie privée, ou encore en lien avec des considérations éthiques ou les questions de propriété intellectuelle.
« Le sondage porte à croire que la plupart des gens utiliseront l’IA d’ici un an, malgré ces craintes », souligne Mme Reiff, toujours dans la note d’information.
« Puisque la technologie en est encore à ses débuts, il faudra voir quand et de quelle façon elle sera adoptée au sein du secteur des petites et moyennes entreprises, mais nous pouvons conclure que l’IA y jouera un rôle important, plus tôt que tard. »