Il y a quelque chose de rassurant à regarder un film d’aventure être bien réalisé, bien interprété, offrir un niveau raisonnable de divertissement et ne pas devoir visionner cinq films et trois séries télévisées pour comprendre ce dont il est question. Basé sur le vaste univers de Donjons et Dragons, Honor Among Thieves est à la fois rempli de clins d’oeil pour les initiés, mais aussi suffisamment amusant pour les néophytes.
Après le ratage total d’un premier film, au tournant du siècle, il aura fallu… les scénaristes de « classiques » tels qu’Horrible Bosses et Spider-Man : Homecoming, qui ont aussi réalisé l’oubliable Game Night, pour enfin offrir une adaptation digne du nom du monument du jeu de rôle?
Sur papier, cette proposition semble absurde, mais le duo formé de Jonathan Goldstein et John Francis Daley semble avoir réussi son coup. Et donc, tout débute avec le personnage d’Edgin Darvis (joué par un Chris Pine égal à lui-même, c’est-à-dire juste assez irrévérencieux et amusant pour être agréable, sans tomber dans l’excès), un barde anciennement membre de la guilde des ménestrels, un groupe de défenseurs bénévoles de la veuve et de l’orphelin, qui tente de faire abroger sa peine de prison.
Darvis et la barbare Holga Kilgore (une Michelle Rodriguez très en forme) croupissent ainsi dans un cachot à la suite d’une tentative ratée de vol d’un objet magique, une tablette permettant de ressusciter la femme de Darvis, tuée par de terribles sorciers en raison des agissements de son mari.
On évitera ici de dévoiler trop d’éléments du scénario, mais Honor Among Thieves recèle une bonne dose d’aventure, d’action, de magie, d’humour et, étrangement, de vedettes dont on ignorait la présence dans ce film. Sans jamais tomber dans la parodie, ou encore les gags faciles, voire même les clichés du genre, le long-métrage multiplie certes les références, mais évite justement de tomber dans les choses trop pointilleuses. On se prendra à sourire devant des pièges qui étaient probablement présents dans la toute première déclinaison des règles de ce monde, mais personne ne nous demandera de jeter les dés pour déterminer l’initiative avant un combat, ou de calculer notre classe d’armure.
On saluera aussi ces moments surprenants, comme cette discussion émotionnelle tout à fait mature et courtoise, alors que tant de films nous ont donné des séances de crêpage de chignons, ou encore un nombre quasi infini de comportements toxiques.
Lorsque le générique de fin se met à défiler, on constate que s’il pourrait être envisageable d’écouter davantage de films se déroulant dans le même univers – qui est excessivement vaste, après tout –, il est également tout à fait possible d’en rester là, sans impératif moral de voir la suite, sans scène cachée, etc. Et cela, en soi, peut pratiquement se ressentir comme une révolution.