Autre bonne nouvelle pour le secteur du transport collectif d’un océan à l’autre : selon les plus récentes données publiées par Statistique Canada, qui portent sur le mois de février dernier, la fréquentation des différents services de métro, autobus, taxi-bus et autres navettes fluviales représentait une augmentation marquée de près de 50 % par rapport au même mois, en 2022.
Dans sa note d’information, l’agence fédérale indique ainsi que le public continue de renouer avec le transport public, dans le cadre d’une longue courbe ascendante depuis les confinements du début de la pandémie. En fait, la progression de février dernier représente un 23e mois de croissance consécutif.
Et depuis l’éclatement de la crise de la COVID-19, donc, la fréquentation actuelle équivaut à près des trois quarts (73,6 %) des passages recensés sur une base mensuelle, en février 2019. À cette époque, toutefois, on avait dénombré quelque 40,6 millions de déplacements en plus, comparativement à février de cette année, où le total atteint néanmoins 113,2 millions de passages.
Ce que la note d’information de Statistique Canada indique également, c’est que la reprise du nombre d’usagers semble marquer une pause.
« Le nombre d’usagers du transport en commun diminue généralement de 1,6 % de janvier à février, en partie en raison du nombre moins élevé de jours civils. Cette année, en février, il y a eu une baisse de 3,7 % du nombre de passagers, malgré le fait que le taux de chômage au Canada (5,0 %) est demeuré près d’un creux historique », peut-on ainsi lire dans le document.
Cette reprise a-t-elle atteint son maximum? Faut-il imputer ce présumé ralentissement au maintien de la popularité du télétravail? Ou faut-il plutôt, entre autres facteurs, blâmer l’état parfois mauvais des infrastructures de transport collectif? Dans la grande région de Montréal, par exemple, on réclame à grands cris du financement supplémentaire pour combler un déficit causé en partie par une baisse des revenus au début de la pandémie.
À cela, il faut ajouter les coûts d’entretien et de développement d’un réseau vieillissant, largement construit durant les années 1960, 1970 et 1980, qui montre aujourd’hui son âge. Nul doute, par ailleurs, que les compressions et les concessions effectuées par la Société de transport de Montréal pour réduire le manque à gagner peuvent aussi décourager des utilisateurs potentiels de délaisser leur voiture pour embarquer dans des wagons ou des autobus qui passent moins fréquemment.
Malgré tous ces problèmes, qui peuvent se produire ailleurs au pays – Ottawa et son train léger en sont un bon exemple –, Statistique Canada indique que les revenus sont stables pour les divers services de transport collectif, soit 264,9 millions de dollars en date de février 2023, soit près de 50 % en plus comparativement à un an auparavant, et cela, sans compter les subventions.
Cela étant dit, ce montant représente toujours une baisse d’environ 21 % par rapport à l’époque pré-pandémie, soit l’équivalent du nombre de passagers « manquants » depuis février 2019.