Il y a peut-être lieu de se demander jusqu’à quel point il est nécessaire d’avoir deux, voire trois séries télévisées basées sur l’univers de Star Wars qui sont diffusées en même temps; ce que prouve cette deuxième saison de la série d’animation Bad Batch, certainement, c’est que l’on éprouve encore de la difficulté à trouver le juste ton.
Cet univers, un dérivé de l’excellente série Clone Wars qui met en vedette des clones ayant subi des mutations leur conférant des habiletés spécifiques, oscille ainsi depuis ses débuts entre la saga dramatique, dans un contexte d’arrivée de l’Empire galactique après la Guerre des clones, justement, et l’aventure de la semaine destinée à un public plus jeune.
Oui, à la base, l’univers de Star Wars est largement destiné à un public plus jeune. Mais The Mandalorian, et maintenant l’excellente série Andor, en plus des films relativement récents comme Rogue One et Solo, ont prouvé qu’il était possible d’offrir également du divertissement intelligent et complexe pour adultes.
Et donc, nous voilà avec une deuxième saison où nos clones, maintenant des mercenaires poursuivis par l’Empire parce qu’ils ont notamment accueilli Omega, une clone dotée de talents plus que particuliers, nous dit-on, vont de mission en mission. Oh, il y a bien, ici et là, quelques épisodes particulièrement réussis, et qui s’inscrivent dans le contexte d’un mystérieux arc narratif fait de sinistres manipulations génétiques, de base secrète et d’un médecin particulièrement cruel, mais on dirait que les scénaristes ont peiné à trouver cet élan, justement, pour accrocher les téléspectateurs.
En fait, au tout début de cette saison, on a droit à un épisode franchement excellent à propos de la perversion de l’idéal démocratique de l’Ancienne République par le tout nouvel Empire galactique, un peu comme ces combattants américains de l’époque du Vietnam qui ne reconnaissaient plus leur pays à leur retour. Les personnages ont de la profondeur, le scénario est particulièrement dramatique, les décors sont magnifiques… Le hic, c’est que le seul membre de « l’équipe » des clones spéciaux est Crosshair, qui a subi un lavement de cerveau au cours de la première saison et qui sert maintenant les méchants. Et donc, l’un des meilleurs épisodes de la deuxième saison de Bad Batch… ne montre pas les membres de ladite équipe. Ou si peu.
Un peu à l’instar de la minisérie Book of Boba Fett, où les deux meilleurs épisodes sont en fait un prélude à la troisième saison de The Mandalorian, sans que l’on voit le célèbre chasseur de primes une seule seconde.
Cela étant dit, les responsables de la série Bad Batch ont réussi à recoller certains des pots cassés vers la fin de la deuxième saison. On regardera sans doute la suite des choses, mais il était clair depuis le début que cet univers est particulièrement niché, en s’adressant, largement, à des amateurs de Clone Wars qui s’ennuient peut-être d’une époque plus simple, où les bons humains et autres extraterrestres de la République combattaient les vilains robots des séparatistes. Cette époque est toutefois révolue.
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