Les Nations unies organisaient cette semaine, de mercredi à vendredi, une Conférence mondiale sur l’eau, la première en un demi-siècle. Pourquoi maintenant? La réponse en cinq aspects.
1) Pénuries d’eau un mois par année
2 à 3 milliards: c’est le nombre de personnes qui, à travers le monde, vivent une pénurie d’eau pendant au moins un mois par année, selon un rapport de l’Unesco et de l’Agence ONU-Eau publié cette semaine à l’occasion de cette rencontre.
Ce nombre est voué à augmenter dans les deux prochaines décennies. Spécialement dans les villes, où la demande en eau pourrait augmenter de 80% d’ici 2050. Dans ce dernier cas, cela pourrait représenter une population urbaine faisant face à des pénuries d’eau qui passerait de 930 millions d’habitants aujourd’hui à plus de 2 milliards en 2050.
2) Accès limité à l’eau potable
2 milliards: c’est le nombre de personnes qui n’ont pas accès à une eau potable dont la qualité est garantie. Et ils sont presque deux fois plus nombreux (3,6 milliards) à n’avoir qu’un accès limité à une eau passée par un système d’épuration. En Afrique subsaharienne, cela représente 70% de la population.
3) Toilettes à ciel ouvert
500 millions de personnes, en 2020, utilisaient toujours des toilettes à ciel ouvert, avec tous les risques de transmission de maladies que cela implique par le ruissellement.
Il y a certes des signes d’amélioration, mais ils sont lents: entre 2016 et 2020, la partie de la population mondiale ayant accès à de l’eau potable à la maison était passée de 70 à 74%, selon un rapport conjoint publié l’an dernier par l’Organisation mondiale de la santé et l’Unicef.
4) Même dans les cliniques
Un établissement de santé sur 10 dans le monde n’était pas relié à un service d’épuration des eaux en 2021, selon ce même rapport conjoint, qui faisait un bilan des efforts des 20 années précédentes. Cela représentait 850 millions de personnes dont la clinique ou le centre de santé le plus proche n’avait pas d’eau potable dans son robinet.
5) Manque de coopération
153 pays abritent 286 fleuves et bassins versants qui traversent les frontières, mais seulement la moitié de ces pays ont des ententes pour une coopération sur le partage de cette ressource. C’est la raison première derrière la rencontre des Nations unies cette semaine.
Il y a près de 50 ans, lors de la rencontre précédente consacrée à ce thème, l’enjeu était plutôt la qualité de l’eau. Les représentants de 118 pays réunis en Argentine en 1977 avaient alors convenu d’un objectif: que chaque citoyen ait accès à une eau potable… en 1990.
En 2015, les Nations unies s’étaient cette fois entendues sur une série de 17 cibles pour 2030, appelées les Objectifs de développement durable. L’une de ces cibles était un accès universel à l’eau potable et à des services d’assainissement des eaux.
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