Des alliances ponctuelles : c’est peut-être ainsi que la vie est passée, il y a très longtemps, d’organismes unicellulaires (une seule cellule) à organismes multicellulaires. Des cellules individuelles se seraient « associées » temporairement à d’autres, en fonction des circonstances.
Si plusieurs croient qu’il s’agit d’un choix entre l’un ou l’autre — un être vivant est soit composé d’une seule cellule, soit de plusieurs — les microbiologistes connaissent au moins une exception: Stentor coeruleus, qui appartient à la catégorie des protistes. Une catégorie disparate, puisqu’elle regroupe des organismes généralement à une seule cellule, parfois à plusieurs, qui ne sont ni animaux, ni plantes, ni champignons.
On connaît par ailleurs depuis longtemps des « alliances » entre cellules, mais elles prennent plutôt la forme de colonies, où certaines cellules ont des fonctions spécialisées et où toutes restent ensembles, comme si elles étaient devenues un organisme unique. Plusieurs experts ont présumé qu’il s’agissait là de la façon dont tout avait commencé il y a quelques milliards d’années, lorsque la vie avait pour la première fois évolué au-delà du « modèle » unicellulaire.
Mais Stentor coeruleus ouvre une autre possibilité, écrivent les auteurs d’une nouvelle recherche: celle du retour en arrière. Ces cellules dont la forme ressemble à une trompette s’unissent bel et bien, d’une façon qui leur permet « d’aspirer » davantage de nourriture, mais elles peuvent aussi se quitter.
Il n’est pas clair pourquoi elles ne restent pas liées indéfiniment si l’avantage est aussi évident, mais les chercheurs, dont l’article est paru en janvier sur le serveur de pré-publication bioRxiv, présument que ce « partenariat » prend fin dès le moment où il n’est plus à l’avantage des différents « participants ». En fait, Stentor coeruleus pouvant varier en taille — les plus gros peuvent faire jusqu’à 2 millimètres de long — certains individus auraient plus tendance que d’autres à tirer le tapis vers eux.