Si vous êtes en quête d’action et de sensations fortes, Season: A Letter to the Future n’est définitivement pas pour vous, mais ceux et celle qui recherchent une expérience émotionnelle et zen qui porte à la réflexion apprécieront ce titre.
Dans Season: A Letter to the Future, on incarne Estelle, une jeune femme habitant un village paisible perché dans les montagnes que personne n’a jamais quitté depuis sa naissance. Un jour, son meilleur ami fait un rêve prémonitoire, lui annonçant qu’un grand changement s’en vient, que la saison actuelle est sur le point de prendre fin et que le monde va entrer dans une nouvelle ère. En réaction à cette nouvelle, on doit laisser le confort du foyer et les siens afin de parcourir les routes du pays et archiver les paysages et les témoignages des gens qu’on rencontre pour le Musée des mémoires, un endroit à la gloire de l’art et des souvenirs. On enfourche alors sa bicyclette pour un long périple, dont on risque de ne jamais revenir.
Plus proche de la narration interactive que du jeu en tant que tel et comptant très peu de mécaniques, Season: A Letter to the Future offre une expérience mélancolique et méditative qui ne plaira pas à tous les joueurs. On y explore un monde qui, tout en étant assez différent du nôtre, lui ressemble sur plusieurs aspects. On discute aussi avec les gens rencontrés au hasard de la route. Une simple bicyclette constitue notre principal moyen de transport. On appuie sur les gâchettes pour pédaler, et prendre de la vitesse. Le titre tire profit des fonctions haptiques de la PS5, et on ressent les effets des différents types de terrain sur lesquels on roule, alors que la résistance des gâchettes est plus grande lorsqu’on monte une côte par exemple que lorsqu’on la descend.

Pour accomplir notre devoir de mémoire, on est équipé d’un calepin de notes, d’un magnétophone et d’un appareil photo. On peut appliquer différents filtres à nos clichés : sépia, noir et blanc, frais, chaud, pastel, ou contraste élevé. Chaque fois que l’on découvre un nouvel endroit, une page s’ajoute dans notre calepin. On y place les photos, enregistrements, croquis et autres documents trouvés, et quand on a récolté assez d’objets-souvenirs, on obtient une « inspiration », soit une narration résumant ce qu’on a appris sur le lieu en question. Parfois, la page ajoutée dans notre cahier ressemble à celle d’un livre de collants. On discerne alors les contours des photos et enregistrements qu’il faut collectionner dans la région où on se trouve.
Avec leur rendu en cell-shading, les visuels de Season: A Letter to the Future ressemblent à ceux d’un dessin animé. Les développeurs ont fait le choix de ne pas animer les bouches des personnages quand ils parlent. Le jeu nous invite à savourer le moment présent et à observer les paysages majestueux avec leurs cieux lumineux et les herbes hautes balayées par le vent. On aperçoit parfois des édifices et machines tombant en ruines, vestiges de la civilisation d’avant la guerre. Il n’y a pas d’interface à l’écran, ce qui renforce encore un peu plus le sentiment d’immersion. Sur la PS5, le titre tourne rondement, sans aucun ralentissement du nombre d’images par seconde, et je ne suis personnellement tombé sur aucun bogue.
Conviant les joueurs à entreprendre un voyage en solitaire et à archiver les beautés d’un monde avant qu’il ne disparaisse, Season: A Letter to the Future propose une expérience très différente des autres jeux vidéo sur le marché. Si vous privilégiez l’émotion et la réflexion plutôt que l’action frénétique, ce titre saura vous charmer.
7/10
Season: A Letter to the Future
Développeur: Scavengers Studios
Éditeur: Scavengers Studios
Plateformes: PlayStation 4, PlayStation 5, PC
Jeu disponible en français (textes à l’écran et voix parlées)