Les bébés nés prématurément semblent rattraper leur retard de croissance : lorsqu’ils atteignent l’adolescence, leur indice de masse corporelle est, en moyenne, similaire à celui des autres.
Dans une méta-analyse — une étude compilant les données de plusieurs études — parue le 26 janvier, l’épidémiologiste danois Johan Vinther et ses collègues, ont comparé les dossiers médicaux de 250 000 personnes nées entre 1985 et 2017. Ces dossiers incluaient les données sur la gestation et des suivis sur le poids ou la taille, étalés sur plusieurs années.
L’indice de masse corporelle (IMC) n’est évidemment pas le seul indicateur possible pour comparer la croissance de ces deux groupes, mais c’en est une approximation pertinente, justifient les auteurs.
Il ressort de ces données que, bien que les bébés nés avant la 37e semaine de grossesse étaient plus à risque, dans leur enfance, d’avoir un IMC inférieur aux autres, cette différence s’était estompée une fois arrivé à l’adolescence.
On parle ici d’une moyenne, et qui s’applique uniquement aux pays riches.
Il faut savoir que la connaissance des impacts à long terme d’une naissance prématurée est encore très incomplète. L’une des raisons est que, jusqu’aux années 1970, les chances de survie d’un bébé né avant la 37e semaine de grossesse étaient très minces. L’autre est qu’il est difficile, et parfois délicat, de suivre pendant plusieurs années, voire jusqu’à l’âge adulte, des milliers de prématurés, pour leur faire subir régulièrement des tests d’apprentissage et de comportement, avec toute l’incertitude que cela fait peser sur eux et sur leurs parents. En 2015, un reportage de la revue Nature soulignait encore à quel point « nous ne faisons que commencer à comprendre les effets d’une naissance prématurée ».