Les impacts des changements climatiques en cours auront un impact particulièrement marqué sur les plus jeunes habitants de la planète : selon un nouveau rapport de l’UNICEF, publié mardi, c’est l’ensemble de la population âgée de moins de 18 ans, d’ici 2050, qui sera touché par les températures élevées et leurs conséquences parfois catastrophiques.
Selon l’agence onusienne, 624 millions d’enfants sont ainsi confrontés à l’un des trois autres indicateurs propres aux fortes chaleurs : des épisodes caniculaires de longue durée, de forte intensité ou des températures extrêmement élevées. Et dans à peine trois décennies, indique le document de l’UNICEF, même si le réchauffement planétaire est largement contenu, avec une hausse moyenne des températures de 1,7 degré Celsius, les 2,2 milliards d’enfants que comptera alors la planète seront à risque.
Ce faisant, ils seront aussi plus souvent exposés à de terribles vagues de chaleur.
« Le mercure est en train de grimper, ce qui a des effets de plus en plus graves sur les enfants », a déclaré Catherine Russell, directrice générale de l’UNICEF.
« Un enfant sur trois vit déjà dans des pays enregistrant des températures extrêmement élevées, et près d’un enfant sur quatre est exposé à des vagues de chaleur fréquentes. Or, la situation ne va cesser de s’aggraver. Au cours des 30 prochaines années, de plus en plus d’enfants seront frappés par des vagues de chaleur plus longues, plus intenses et plus fréquentes, qui mettront en péril leur santé et leur bien-être », a-t-elle ajouté dans le cadre d’une allocution rapportée par les Nations unies.
Et contrairement à d’autres conséquences de la crise climatique, où ce sont généralement les habitants des pays les moins développés qui souffrent le plus des impacts de ce climat en pleine transformation, ce sont les enfants vivant au nord de la planète, et plus particulièrement en Europe, qui subiront « l’augmentation la plus brutale des vagues de chaleur de forte intensité ».
D’ici 2050, environ la moitié des enfants asiatiques et africains seront, quant à eux, « continuellement exposés à des températures extrêmement élevées », indique encore l’UNICEF dans son rapport.
L’agence prévoit aussi que d’ici 2050, les enfants de 33 pays seront exposés à des températures extrêmement élevées, comparativement à 23 pays actuellement. Et cela, toujours selon un scénario où les émissions de GES sont largement contrôlées. Dans le cas contraire, ce nombre passera à 36.
Peu importe le résultat de la lutte contre les changements climatiques, les jeunes habitants du Burkina Faso, du Mali, du Niger, du Soudan, du Tchad, de l’Arabie saoudite, de l’Irak, de l’Inde et du Pakistan devraient faire partie des populations les plus touchées par ces coups de chaleur de plus en plus violents.
La solution pour éviter le pire de cette situation? Selon l’UNICEF, il faut que les pays industrialisés tiennent leur engagement, pris lors de la COP26, de doubler le financement consacré à l’adaptation aux changements climatiques, afin que celui-ci atteigne au moins 40 milliards de dollars par année d’ici 2025.
D’ici 2030, plaide l’agence, les sommes consacrées à cette adaptation doivent atteindre au moins 300 milliards de dollars par an pour l’ensemble de la planète.
L’évolution de ce financement fera partie des sujets de discussions à la COP27, qui doit bientôt avoir lieu en Égypte.