Selon un nouveau recensement effectué par le Programme de développement des Nations unies et l’Université Oxford, on compte toujours 1,2 milliard de pauvres répartis dans 111 pays en développement de la planète. Une étude réalisée en parallèle indique toutefois qu’il est possible de mettre en place des stratégies pour aider ces gens à s’en sortir.
Au dire des chercheurs, ces interventions de grande envergure pour combattre la pauvreté sont nécessaires, puisque les données recueillies jusqu’à présent ne représentent pas encore la planète dans son état post-pandémique, soit un endroit où les ressources sont limitées et où la pauvreté a probablement augmenté. Le nombre de personnes se trouvant dans un état de « pauvreté multidimensionnelle » est inquiétant, jugent les spécialistes. Mais l’étude en question contient aussi de bonnes nouvelles.
Selon le Dr Uhsa Kanagaratnam, qui a dirigé le processus d’estimation du nombre de personnes pauvres à l’Université Oxford, « en Inde, 415 millions de personnes sont sorties de la pauvreté en 15 ans. Ce fait – une estimation conservatrice – qu’un pays aussi grand puisse réduire la pauvreté multidimensionnelle de plus de la moitié, en 15 ans, est une raison de garder espoir. Et ce sont les États les plus pauvres, et les enfants, qui sont sortis de la pauvreté le plus rapidement. Nous avons besoin de bonnes nouvelles et les développements en Inde sont très encourageants ».
La professeure Sabina Alkire, de la Poverty and Human Development Initiative d’Oxford, estime que cette enquête sur la pauvreté révèle la nature interreliée de cette pauvreté pour les millions de personnes qui se trouvent dans cette situation. « Ce rapport est innovant parce qu’il examine les manques précis de chaque personne pauvre », dit-elle.
Par exemple, 374 millions de personnes pauvres vivent des privations en matière de nourriture, d’accès à des services sanitaires, de logement et d’accès à du combustible pour cuisiner, le tout au même moment. De leur côté, 445 millions d’autres personnes sont privées d’électricité et d’eau potable propre, alors que 4,1 millions sont privées de tous ces précédents indicateurs.
En utilisant ces données, juge la Pre Alkire, les législateurs de partout sur la planète peuvent identifier les facteurs précis qui mènent à la pauvreté et concevoir des gestes qui sont plus efficaces pour combattre ce phénomène. Toujours selon la spécialiste, « il n’existe pas de solution miracle pour la pauvreté, mais cette information permet une meilleure compréhension ».
« Nous savons tous comment les programmes de repas à l’école fonctionnaient – c’est un exemple de la façon dont des actions, dans un domaine spécifique de la pauvreté, peuvent avoir des impacts sur plusieurs aspects du phénomène. Ces nouvelles données fournissent des informations qui peuvent servir à faire une différence. »
La Pre Alkire reconnaît que les données ont malheureusement été recueillies avant la pandémie, mais l’étude démontre malgré tout, juge-t-elle, qu’il y a malgré tout eu une importante réduction de la pauvreté en Inde. La pauvreté multidimensionnelle est ainsi passée de 55 % à 16 % de la population en 15 ans.
« C’est une baisse massive. Autant pour l’Inde qu’à l’échelle mondiale. Il y a vraiment de quoi espérer. »