La situation continue d’être particulièrement préoccupante, au Myanmar, où la junte militaire au pouvoir affronte des bandes rebelles dans plusieurs régions du pays. Selon les Nations unies, les problèmes humanitaires continuent de prendre de l’ampleur sur le terrain, alors que 1,3 million de personnes ont dû quitter leurs foyers en raison des tensions, voire des combats ou des représailles par l’État.
Dans son plus récent rapport de situation, le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU, l’OCHA, indique que dans l’État de Rakhine, la principale région où se déroule les combats entre l’armée et les rebelles, « les attaques aveugles, l’utilisation de mines terrestres et les tirs de mortier, ainsi que les mesures de sécurité strictes et les contraintes d’accès, mettent la vie des gens en danger et empêchent l’aide d’atteindre ceux qui en ont réellement besoin ».
Dans tout le pays, les mines terrestres et les restes explosifs de guerre continuent de faire des victimes et de mettre les civils en danger, ajoute l’organisation, dans des propos repris par les Nations unies.
Les affrontements mènent par ailleurs à une pollution de plus en plus marquée du reste du pays par des munitions non explosées et des mines.
Ce conflit aurait déjà tué plus de 2300 personnes, dont près de 200 personnes, rapporte l’OCHA, en plus de faire « plusieurs milliers » de blessés.
Toujours au dire de l’organisation humanitaire, les combats entre l’armée et les groupes rebelles, réunis au sein d’un groupe appelé « Armée d’Arakan », viennent largement compliquer le transport et l’acheminement de l’aide humanitaire, y compris les fournitures médicales.
« Les médicaments contre le paludisme font cruellement défaut en raison de l’augmentation des cas due à la saison de la mousson », a ainsi détaillé l’OCHA.
Par ailleurs, la sécurité alimentaire est également une préoccupation majeure pour les agences humanitaires de l’ONU, car « de nombreuses familles ne sont pas en mesure d’acheter suffisamment de nourriture en raison de la flambée des prix des produits de base », mentionne-t-on encore.
Pour faire face à tous ces enjeux, y compris l’impossibilité de se payer les produits de base, l’ONU a appelé à un grand effort humanitaire international. Malheureusement, celui-ci n’a été financé qu’à hauteur de 20 %, rapporte l’OCHA, qui fait ainsi état d’un « déficit de l’ordre de 600 millions de dollars ».
« Les partenaires sont donc contraints de prendre des décisions difficiles quant à la priorisation de leur aide », a conclu OCHA relevant l’inquiétude « de constater que le financement reste inférieur aux niveaux de 2021 malgré une augmentation spectaculaire des besoins en 2022 ».