Les universités et les centres de recherche devraient prendre des actions immédiates pour défendre et protéger leurs chercheurs lorsqu’ils font l’objet d’attaques et de harcèlements en ligne. Jusqu’ici, elles ont plutôt réagi à retardement, quand elles ont réagi. C’est du moins ce que leur reproche la revue Nature dans son dernier éditorial.
Cette même revue avait publié il y a un an les résultats d’un sondage informel auprès de scientifiques qui s’expriment dans les médias : sur 321 répondants, 47 avaient dit avoir reçu des menaces de mort et 72, avoir été menacés de violences physiques ou de viol. Des chiffres qui en avaient conduit plusieurs dans la communauté scientifique à en appeler à leurs institutions pour qu’elles prennent la situation au sérieux. À l’instar de ce qu’on observe chez les journalistes, le risque semble accru chaque fois que le sujet est polarisant, que ce soit les changements climatiques ou la COVID.
La revue propose cette semaine une nouvelle « trousse » pour les chercheurs « qui veulent se protéger contre les abus ». Mais la responsabilité incombe aussi à leurs employeurs, juge Nature dans son éditorial du 7 septembre: « Les institutions doivent aussi activement défendre leur personnel et émettre des déclarations de soutien claires ».
Et. ce, en plus de poser des gestes tels que de retirer les coordonnées personnelles d’un chercheur du site web à la première alerte, ou de fournir un soutien technique à ceux qui reçoivent une avalanche de messages hostiles par courriel ou par les médias sociaux. « Vous devez sentir que vous avez un filet de sécurité », commente la psychologue australienne Evita March.