Une équipe de chercheurs de l’Université Carnegie Mellon a découvert que les drones transportant des colis utilisaient bien moins d’énergie, par boîte, que les camions de livraison fonctionnant au diesel.
Dans une étude publiée dans le magazine spécialisé Patterns, le groupe de scientifiques décrivent leurs tests effectués sur des drones transportant des colis et comment ils s’y sont pris pour comparer cela aux déplacements effectués par des véhicules de livraison conventionnels.
À mesure que les chercheurs de partout sur la planète cherchent à réduire les émissions polluantes, certains d’entre eux ont placé le secteur du fret dans leur ligne de mire, soit le fait de transporter, du lieu de fabrication au lieu où se trouvent les clients, des cargaisons de tout acabit.
La majeure partie de ces émissions polluantes du secteur du transport (environ 40 % du bilan canadien en matière de GES, notamment), est imputable à l’utilisation d’avions et de navires qui transportent des caisses et autres colis sur de très longues distances, mais l’un des aspects les plus polluants des chaînes d’approvisionnement est aussi le « dernier kilomètre », soit la dernière partie des livraisons, entre le centre de distribution et la porte du client.
Dans le cadre de la nouvelle étude, les chercheurs se sont limités à la livraison d’un colis unique à un seul consommateur, par exemple un client particulier qui fait livrer un achat chez lui. Les scientifiques voulaient avoir le coeur net quant à la consommation énergétique d’un drone, comparativement à un chauffeur de camion de livraison.
Pour leurs tests, ils ont utilisé un petit drone à quatre hélices pour transporter des paquets de 0,5 kilo sur diverses distances, à des vitesses allant de 4 à 12 mètres par seconde. Les chercheurs ont ensuite utilisé les données de ces vols pour calculer la quantité d’énergie électrique nécessaire pour ces vols, puis l’énergie utilisée lors de la recharge des piles des appareils volants.
Par la suite, il a fallu comparer cette consommation d’énergie à celle, déjà connue, des camions au diesel. Leur conclusion? Pour un voyage unique, l’empreinte carbone était bien plus réduite pour une livraison par drone. De façon plus précise, le drone a ainsi émis 84 % de gaz à effet de serre en moins que le camion au diesel, en plus d’utiliser 94 % moins d’énergie.
Les chercheurs soulignent que les économies en carbone dépendent évidemment de l’endroit où ont lieu les livraisons, notamment en fonction du type de méthode employée pour produire l’énergie utilisée par le drone. Dans les régions où ce sont des centrales au charbon qui sont responsables de l’approvisionnement en énergie, par exemple, le bilan carbone est bien plus élevé. Mais lorsqu’il est question de centrales hydroélectriques, ou encore de centrales éoliennes ou solaires, les avantages environnementaux sont indéniables.
Il suffit, maintenant, de trouver un moyen de livrer des colis dans une grande ville, où faire voler un drone est beaucoup, beaucoup plus complexe…