Au début des années 1990, un homme, Robert Freegard, affirme travailler pour les renseignements britanniques et cherche à recruter des étudiants, dans le nord du pays, pour l’aider à débusquer les membres d’une cellule de l’IRA, l’Armée révolutionnaire de l’Irlande. Mais la réalité semble être bien différente, avec les conséquences funestes que cela présuppose.
Sorti le 27 juillet sur Netflix, Rogue Agent est un drame réalisé par Adam Patterson et Declan Lawn, et qui est en fait une adaptation d’un article racontant la chasse à l’homme lancée pour mettre la main au collet du véritable Robert Freegard, éventuellement accusé de fraude, de kidnapping et autres joyeusetés.
Ici, donc, Freegard, qui dit être membre du MI5, le contre-espionnage britannique, est en fait un manipulateur qui endoctrine ses victimes en leur faisant croire qu’ils participent à une série de missions d’espionnage qui doivent absolument demeurer secrètes. Du même coup, ces victimes sont soit victimes de vol, soit sont poussées à demander de l’argent à leur parents, argent qui atterrit ensuite dans les poches de Freegard.
Pour l’arrêter, il faudra l’intervention de l’héroïne du film, Alice (Gemma Arterton), une avocate qui tombera amoureuse de notre bandit, avant de se rendre compte que celui-ci est un menteur. Freegard aura cependant le temps de s’enfuir avec un magot appartenant à Alice, ce qui poussera celle-ci à redoubler d’efforts pour tenter de pousser la police à intervenir.
C’est en effet du côté du flou entre le mensonge élaboré et une situation potentiellement réelle – le côté secret de la vie d’espion, avec les tests constants et les pièges qu’il faut éviter à tout prix – que Rogue Agent tente de faire sa marque.
En ce sens, James Norton, qui interprète Freegard, offre un jeu tout à fait acceptable, sans être toutefois inoubliable.
Dans la même veine, si l’on est assez diverti, en écoutant Rogue Agent, force est d’avouer qu’il manque quelque chose. On a l’impression, en fait, qu’il manque quelque chose, quelque chose d’excitant qui irait au-delà de l’idée de la femme qui cherche à se venger après avoir été manipulée par une ordure. Pas que ce scénario de base ne soit pas valide, mais il est ici offert sans véritable artifice pour l’accompagner.
Bref, Rogue Agent ne passera pas à l’histoire, même si l’on tente de nous vendre le tout comme l’équivalent d’une histoire d’espionnage. On aurait sans doute préféré quelque chose s’articulant autour des Troubles avec l’IRA, justement, afin de maintenir le flou à propos de ces mensonges concernant l’appartenance de notre antagoniste aux services de renseignement.