Remplacer davantage de déplacements en voiture par des sorties en vélo peut s’avérer être un excellent moyen de réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais circuler à vélo peut s’avérer difficile si l’on souffre de limitations physiques, si l’on doit franchir de longues distances, ou simplement si l’on ne souhaite pas suer en se rendant au travail. Et dans ce cas, quelle est la meilleure façon de faciliter l’accès à des vélos électriques, qui pourraient s’avérer être une solution à bien des problèmes?
Voilà ce que John MacArthur, gestionnaire du programme de transport durable au Transportation Research and Education Center, de l’Université Portland State, a cherché à répondre à cette question.
Après tout, une étude a permis de constater que les gens qui possédaient un vélo électrique remplaçaient 62 % de leurs déplacements en voitures par ces sorties à vélo à alimentation d’appoint. Mais malheureusement, ces montures sont souvent hors de prix pour bien des gens.
Pour tenter de trouver une solution, M. MacArthur et ses collègues ont mené une étude en trois phases à propos des mesures incitatives pour se procurer ces vélos électriques.
Dans le cadre la première phase, les chercheurs ont établi une liste de ces mesures présentement en vigueur en Amérique du Nord, ainsi que les mesures proposées en attente d’approbation. De fait, ils ont été surpris que dans bien des cas, la conception des mesures en question s’avérait plutôt arbitraire.
« Généralement, a fait savoir Cameron Bennett, un étudiant à la maîtrise en génie des transports, il semble que bien peu d’importance a été accordée au potentiel, lié à la valeur de l’incitatif, visant à favoriser de nouveaux achats, qui n’auraient autrement pas eu lieu chez certains groupes ou tranches de revenu au sein de la population. »
Cette absence de conception stratégique limite probablement l’efficacité de ces incitatifs et empêche de faire en sorte que les gens qui n’envisageraient pas, normalement, de s’équiper d’un tel engin, ou qui seraient en mesure de le faire.
Pour déterminer ce qui fonctionne, en termes d’incitatifs, les chercheurs ont analysé 75 programmes actifs ou passés, en Amérique du Nord, pour la deuxième phase de leur étude. En rencontrant des gestionnaires de programmes, des leaders de l’industrie et des chercheurs, ils ont pu créer une série de recommandations quant à la façon de concevoir un programme efficace d’incitatif à l’achat de vélos électriques.
Encore du chemin à parcourir
Parmi leurs constatations, MM. MacArthur et Bennett ont découvert que :
- Seulement 25 % des sommes prévues dans les programmes incitatifs étaient réservés aux acheteurs à faible ou moyen revenu, ce qui signifie que l’argent va dans les poches de ceux qui peuvent déjà se permettre d’acheter des vélos électriques;
- La plupart des programmes offraient des montants allant de 200 à 600 $, ce qui fait en sorte que le prix moyen d’un vélo électrique, 2600 $, demeure hors de la portée de la plupart des bourses;
- La moitié des programmes incitatifs forcent les consommateurs à acheter leur vélo électrique chez un détaillant local, ce qui est bien pour les boutiques, mais empêche de se procurer un modèle moins cher en ligne.
Pour faciliter la conception de meilleurs programmes incitatifs, MM. MacArthur et Bennett ont proposé des balises aux décideurs et autres responsables.
Parmi celles-ci, on retrouve une « définition claire des groupes que l’on souhaite viser avec les mesures », « le choix entre un montant fixe ou une somme variable en fonction des revenus », « l’identification de partenaires stratégiques » pour inclure – ou non – des organismes communautaires, ou encore des « méthodes d’évaluation de la performance des programmes », entre autres propositions.
« Nos travaux de recherche démontrent que les vélos électriques ont le potentiel de faire en sorte que davantage de gens choisissent le vélo pour leurs déplacements quotidiens », mentionne M. MacArthur.
« Sortir les gens de leur voiture et les installer sur des selles a des impacts positifs sur la réduction des émissions de carbone, accroît l’activité physique et améliore la santé, en plus d’offrir davantage de façons de se déplacer. Faciliter l’accès aux vélos électriques, notamment pour les ménages à faibles revenus, peut nous aider à atteindre plus rapidement nos objectifs climatiques, en plus d’améliorer la qualité de vie des gens. »