Que faire, lorsque l’on a bâti sa carrière sur la mise au jour et la dénonciation de cultes, et que l’on devient un has been après un seul petit suicide collectif? Eh bien, on fait comme Dale Domazar, dans le film Cult Hero, et l’on finit par retrouver du boulot pour éventuellement… mettre au jour et dénoncer un autre culte. Reste à voir si cette nouvelle histoire se terminera dans un bain de sang, elle aussi.
Présenté dans le cadre du festival Fantasia, Cult Hero, un film réalisé par Jesse T. Cook – bien connu pour ses films de genre –, tente d’accomplir ce que bien peu de films du même style parviennent à faire : naviguer efficacement entre le fait de se prendre au sérieux et le désir de parodier un genre déjà farfelu.
Ce parcours est parsemé d’embûches; à preuve, tous ces nanars de série B, voire même ces films supposément de grande qualité, qui ne sont en fait que des occasions de bâiller à s’en décrocher la mâchoire, ou de regarder sa montre.
Et il faut l’avouer, Cult Hero passe bien près de tomber dans cette catégorie. On lèvera un peu les yeux au ciel en voyant le personnage de Kallie Jones, agente immobilière (extrêmement) hyperactive qui étouffe peu à peu son mari discret et silencieux Brad, à un point tel que celui-ci sera confié aux bons soins d’une clinique psychologique qui s’avère être, vous l’aurez deviné, un culte apocalyptique.
Mais malgré les risques, Cult Hero assume son côté kitsch et les acteurs ont clairement l’air de s’amuser, même si le budget était clairement limité. Ou peut-être qu’ils se sont amusés parce que le budget était limité?
Quoi qu’il en soit, Cult Hero ne passera peut-être pas à l’histoire… Après tout, le scénario est connu, le jeu de personne ne se démarque vraiment, on peut deviner la fin; mais bon, il suffit de se déboucher une bière (ou la boisson alcoolisée de votre choix), de réunir peut-être quelques amis, et de vous exclamer chaque fois que quelqu’un se fait tuer de façon grotesque. Qui n’a pas envie de voir de l’hémoglobine gicler en bonne compagnie?