On ne le croirait pas à écouter Fox News ou les élus républicains, mais même aux États-Unis, l’opinion publique est résolument en faveur de politiques d’aide aux énergies renouvelables, et ne doute plus de la nécessité d’agir contre le réchauffement climatique.
Selon la dernière édition de l’enquête du programme de l’Université Yale sur la communication des changements climatiques —une enquête renouvelée chaque année depuis 2008 — 72 % des Américains voient le réchauffement climatique comme un réel problème (14 % n’y croient pas) et 65 % sont inquiets. Certes, ces chiffres sont plus élevés chez les démocrates que chez les républicains: selon une enquête du Pew Research Center menée en janvier, 71 % des démocrates croient que l’activité humaine contribue « beaucoup » aux changements climatiques, contre 17 % des républicains —mais ceux-ci sont tout de même 39 % à admettre que l’activité humaine y contribue « en partie », et ils sont 46 %, lorsqu’on ne considère que les républicains catalogués comme « modérés ».
Ces opinions transcendent encore plus les partis politiques lorsque la question devient locale: en 2021 par exemple, en Floride —État dirigé par un gouverneur républicain très à droite et souvent considéré comme un candidat aux présidentielles de 2024 — une nouvelle loi a alloué 400 millions de dollars à la création de « corridors » fauniques pour prévenir la fragmentation d’habitats causée par l’activité humaine et par les changements climatiques. La loi a été votée à l’unanimité par les élus des deux partis.
On note par ailleurs dans les résultats de l’enquête de l’Université Yale, publiée en février, que 65 % des Américains disent que les citoyens devraient en faire plus, que 61 % croient que les élus devraient en faire plus, que 72 % sont favorables à des règlementations sur les émissions de CO2, que 71 % sont convaincus que le réchauffement aura un impact négatif sur la faune et la flore, et que le même nombre est d’avis que le réchauffement aura un impact néfaste sur les futures générations.