L’invasion russe en Ukraine est vieille de moins d’une semaine, mais déjà, le bilan humanitaire est particulièrement important. Selon un bilan des Nations unies publié la fin de semaine dernière, au moins un demi-million d’Ukrainiens ont fui les combats, dont plus de 330 000 vers les pays voisins, à l’ouest.
« Le nombre de réfugiés en Ukraine vient d’être actualisé – il est basé sur les données mises à disposition par les autorités nationales. Le total actuel est de 368.000 et continue d’augmenter », a ainsi annoncé l’Agence des Nations unies pour les réfugiés, dimanche.
Dans de nombreux médias, les images sont partout: de longues files de voitures coincées dans des embouteillages monstres pour tenter de sortir des villes ukrainiennes bombardées et peu à peu encerclées par les forces russes, ainsi que des femmes et des enfants, souvent en pleurs, qui sont accueillis aux divers postes-frontière, à la limite est de l’Union européenne et de l’OTAN.
Les pires prédictions onusiennes en lien avec l’Ukraine, un pays de 41 millions d’habitants, évoquent le nombre de 5 millions de réfugiés. Un total qui provoquerait fort probablement une très grave crise humanitaire non seulement dans ce pays, mais aussi dans les nations limitrophes.
Pour sa part, le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU, l’OCHA, évoque 160 000 déplacés à l’intérieur même de l’Ukraine.
Toujours selon cette organisation, les combats et les bombardements ont lourdement endommagé plusieurs infrastructures civiles importantes en Ukraine, notamment des routes, des systèmes d’aqueduc, des réseaux de distribution d’électricité, ainsi que des écoles et des hôpitaux. Plusieurs dépôts de carburant, dont un situé près de Kiev, ont aussi été touchés par les missiles et l’artillerie russe. Sans oublier ces images spectaculaires d’un missile frappant une tour d’habitation: les Ukrainiens accusent la Russie de tirer volontairement sur des bâtiments civils, alors que la Russie affirme que ce missile a en fait été lancé par les forces antiaériennes ukrainiennes et qu’il s’agit d’une munition perdue.
Comme si cela n’était pas assez, la guerre se déroule dans un contexte de pandémie de COVID-19: si les agences onusiennes et leurs partenaires humanitaires ont été forcés de suspendre leurs activités en Ukraine, elles craignent une croissance incontrôlée du nombre de cas de contamination au coronavirus. De fait, entre le 15 janvier et le 25 février, début des hostilités, il était déjà question d’une hausse de 555 % des cas de COVID-19. Un total que l’ONU juge comme sous-estimé. La mise hors service des réseaux de santé traditionnels et la nécessité de se réfugier à plusieurs reprises dans des abris de fortune avec d’autres personnes, pour échapper aux bombes, pourraient mener à une multiplication encore plus importante des infections.