Après plus de 16 ans d’exclusivité PlayStation (à l’exception d’escapades du côté des jeux mobiles), la série God of War fait une entrée réussie sur la scène PC.
* Une copie de ce jeu nous a été fournie gratuitement quelques jours avant sa sortie officielle.
Initialement sorti en 2018 sur PS4, God of War est le huitième opus de la série du même nom, à laquelle son succès n’a pas manqué d’offrir un souffle nouveau. Il a su moderniser la série sur tous les plans pour s’imposer comme une référence parmi les jeux d’action-aventure, que ce soit dans ses mécaniques ou son sens du spectacle.
Et alors que les propriétaires de PS5 pourront bientôt se faire les dents sur sa suite, sous-titrée Ragnarök, God of War débarque sur PC pour quelques flexions de biceps.
Une idée de Sony pour pousser les joueurs à se procurer la suite…et la console? Probable. Mais il serait fou de s’en plaindre, car l’offrande est superbe.
Au niveau graphique, God of War bénéficie d’améliorations notables sur PC, avec l’ajout de deux niveaux de qualité supérieurs applicables à diverses variables. Les ombres, les reflets et les petites particules, notamment, y gagnent en détail et en limpidité.
Il faudra disposer d’une carte graphique assez performante pour en profiter pleinement, mais cela reste néanmoins un luxe plus qu’une nécessité, God of War étant l’un des plus beaux jeux de 2018. On peut difficilement dire qu’il a déjà mal vieilli.
Ce portage ne souffre pas davantage de problèmes de stabilité ou d’autres écueils techniques notables. Bref, il a été réalisé avec le sérieux nécessaire.
Seul artéfact notable de son passé de jeu sur console : God of War est pensé pour la manette et beaucoup moins pour le clavier et la souris, qui ne permettent pas une prise en main très naturelle lors des combats.
Inversement, il exploite savamment la configuration de la plupart des manettes pour offrir des combats excitants et très réactifs.
Les bases sont classiques : attaques rapides, attaques puissantes, attaques spéciales, parades, esquives ou encore attaques à distance. Mais les enchaînements sont spectaculaires et les combinaisons sont bien pensées, faciles à retenir et agréablement redoutables. En utilisant bien les combos, on découvre un des meilleurs systèmes de combat du genre.
God of War est doté d’un niveau de difficulté de base relativement accessible. Il offrira un défi aux néophytes du genre alors que les habitués voudront probablement le rehausser. Il y a, à ce niveau, des options pour tous les goûts. Comme il ne s’agit pas d’un jeu punitif, un niveau de difficulté où la mort est une menace sans être excessivement fréquente sera probablement l’idéal pour la plupart des joueurs, quel que ce soit ce niveau.
Monoparental malgré lui
La série God of War se passe de présentations, mais peu importe, car y avoir joué n’est pas du tout nécessaire pour se lancer dans cette nouvelle aventure.
On y incarne Kratos, un dieu grec au pédigrée guerrier et à l’historique familial conflictuel. Las de tabasser la parenté et tombé amoureux d’une mortelle, Kratos s’est exilé loin de l’Olympe, en terres scandinaves de Midgard, pour y fonder une famille que complète un fils nommé Atreus.
Mais la mythologie grecque fait la part belle aux tragédies… et la mythologie scandinave également. Après quelques années, la mort prive Kratos de son amour et le sort expose ses secrets, attirant sur lui le regard des divinités locales, qui se montrent rapidement hostiles.
Kratos et Atreus, dont la relation dysfonctionnelle est faite de silences et de grognements paternels, sont alors projetés dans une aventure qui les conduira dans les neuf mondes de la mythologie scandinave.
Ils y rencontreront alliés et ennemis charismatiques dans des environnements parfois grandioses, mais apprendront aussi à se connaître et à communiquer l’un avec l’autre. C’est cette relation qui constitue, en fait, le véritable fil d’Ariane d’un récit poussé vers l’avant par leur volonté commune d’accomplir la dernière volonté de la défunte.
La présence de son fils aux côtés de Kratos permet de meubler les temps morts avec des dialogues et Atreus lui vient en aide pour résoudre des puzzles ainsi que lors des combats sans jamais devenir un boulet.
Mais surtout, la compagnie de cet enfant qu’il a l’habitude d’appeler « Boy » crée un contraste qui enrichit le protagoniste. On retrouve d’une part Kratos le dieu guerrier, quasi invincible, austère et discipliné, alors que d’autre part on découvre Kratos le père, vulnérable et moins en contrôle de ses émotions lorsque son fils est menacé.
On en vient à se soucier davantage de cette relation que de leur mission ou des machinations des dieux asgardiens, voire à apprécier les moments où Kratos, craintif ou attendri, laisse s’échapper d’entre ses puissantes mâchoires le nom d’Atreus.
Ajoutez à cela un scénario à la mise en scène travaillée – bien servi par des cinématiques enlevantes et des affrontements dantesques dans un univers plus grand que nature – et il est raisonnable de dire que l’aventure offerte par God of War est digne de ses séquences d’action.
Le jeu phare de la PS4 en 2018 pourrait bien être un des meilleurs jeux PC de 2022.
9/10
God of War
Développeur : Santa Monica Studio (filiale de Sony Interactive Entertainment)
Éditeur : PlayStation Studios
Plateforme : PlayStation 4 et 5, Windows (testé sur Windows / Steam)
Jeu disponible en français