Après une terrible guerre qui a entraîné la destruction d’un écosystème planétaire, il règne une paix fragile dans les espaces où cohabitent difficilement diverses factions humaines. Mais la disparition d’un vaisseau de ligne, vraisemblablement attaqué, pourrait raviver les flammes du conflit. Bienvenue dans Embers of War.
Publié en 2018, Embers of War, un roman de Gareth L. Powell, s’attaque à forte partie: créer un vaste univers de science-fiction rassemblant des artefacts extraterrestres, des guerres galactiques et d’autres surprises en un seul volume. Pas question, ici, d’étaler tout cela sur des milliers de pages, ou de bombarder les lecteurs avec plusieurs tomes où l’on finit par profondément transformer l’histoire pour l’adapter à des besoins économiques, par exemple. Ici, tout est complété en 408 (très bonnes) pages bien tassées.
Non pas que les grandes sagas n’ont pas leur place, bien entendu. On se sentirait mal de ne pas mentionner la fantastique série The Expanse, qui a récemment pris fin après neuf volumes. Ou, du côté du fantastique, de taire l’existence d’A Song of Ice and Fire, l’univers duquel a été tirée la série télé Game of Thrones. Mais la première oeuvre change complètement à aux moins deux, voire trois reprises. Quant à la seconde, eh bien, on en attend toujours la fin. La preuve qu’à trop vouloir décrire un monde complexe, on peut finir par s’y perdre.
Ici, M. Powell est efficace: Embers of War raconte l’histoire du Trouble Dog, un ancien vaisseau de guerre qui, dégoûté par la sauvagerie des conflits, a décidé de se rejoindre la House of Reclamation, sorte de CAA de l’espace qui vient en aide aux vaisseaux accidentés ou endommagés, peu importe leur allégeance. L’idée de prêter assistance au vaisseau de croisière, dans ce contexte, est tout à fait logique. Le hic, c’est que non seulement la moitié de la galaxie semble vouloir de nouveau en découdre, mais que l’endroit où s’est écrasé le vaisseau de croisière en question, un artefact d’origine et de fonction inconnues, recèle des secrets pour lesquels certains sont tout à fait prêts à tuer.
Embers of War n’est bien sûr pas le premier roman à mettre en scène une intelligence artificielle aux commandes d’un vaisseau – une pensée, ici, pour le fort regretté Ian M. Banks et ses fantastiques romans de la Culture –, mais là où Banks, justement, présentait des « Mentaux » hyperintelligents et surpuissants, à l’instar de demi-dieux, ici, Powell nous présente plutôt un être surpuissant, certes (on n’a pas tous l’occasion de voyager dans l’hyperespace ou de contrôler un vaisseau de guerre), mais qui a aussi ses limites. Et qui, surtout, est en proie au doute. Plus humain que machine, bref.
Roman franchement efficace, roman bien écrit, Embers of War est un ajout tout à fait sensé à la bibliothèque de l’amateur de science-fiction qui sommeille en chacun de nous.
Un commentaire
Bonjour. Vous me faites découvrir un auteur captivant, là !
La House of Reclamation, un CAA de l’Espace… disons que cela a capté mon attention, en plus de toute cette intrigue geo-politico-scifi !