Grâce à son monde ouvert, son histoire épique, ses contrôles d’une fluidité impeccable et ses visuels à couper le souffle, le jeu Chorus se hisse parmi les meilleures expériences de combat spatial disponibles sur le marché.
Bien qu’il prône l’harmonie pour tous, le Cercle a de drôles de façons d’y parvenir, et l’organisation mystico-militaire est engagée depuis plusieurs années dans une guerre sanglante contre le culte des Sans-Visages. Nara, l’exécutrice et la meilleure pilote du Prophète, reçoit un jour l’ordre de détruire la planète Nika Prime, qui abrite l’ennemi. Elle obéit à contrecœur, mais la mort de milliards d’habitants pèse lourd sur sa conscience. Elle décide alors de quitter le Cercle et de rejoindre l’Enclave, une base spatiale où les rebelles, comme les civils pris entre deux feux, tentent de trouver refuge loin du conflit. Mettant à profit sa capacité à canaliser le pouvoir de l’Éther, Nara prendra les armes contre ses anciens collègues dans l’espoir de racheter ses fautes, et de trouver la paix pour son âme comme pour la galaxie.
Grâce à des contrôles intuitifs répondant au quart de tour et assurant une incroyable fluidité de mouvement, manier le Forsaken, le vaisseau de Nara dans Chorus, constitue en partant un pur plaisir. On se déplace à l’aide du bâton analogique de droite de la manette, tandis que celui de gauche est utilisé pour accélérer ou esquiver les attaques ennemies. Le jeu met un arsenal varié à notre disposition pour agrémenter les combats, dont une mitraillette, des lasers et des missiles. Il est facile de se retrouver sens dessus dessous lorsqu’on évolue dans l’espace, alors que le haut et le bas ne sont pas toujours facilement discernables, mais il suffit d’appuyer sur le bâton analogique de droite pour redresser son vaisseau et revenir dans le bon sens, une option fort appréciée dans le feu de l’action, et que tous les titres du genre devraient adopter.
Les jeux de combat spatial s’avèrent souvent assez linéaires, mais Chorus innove en proposant un monde ouvert. En se dirigeant vers une quête, on reçoit souvent des appels de détresse de civils en danger ou des invitations à participer à des courses, et on peut s’acquitter des objectifs principaux ou secondaires dans l’ordre qui nous convient (bien que, parfois, si on ne les fait pas dans un certain ordre, les missions ne se déclenchent pas comme elles devraient). Le titre ajoute aussi plusieurs mécaniques pour bonifier son expérience. On récolte des matériaux et des crédits en explorant les différentes régions, que l’on utilise pour transformer son vaisseau lorsqu’on visite le hangar de l’Enclave. En plus d’améliorer sa coque ou son moteur, on peut acheter des modifications augmentant les dégâts causés par nos armes, ou la capacité d’absorption de nos boucliers.
Nara débloque peu à peu toute une série d’habiletés, parmi lesquelles le « Rite des sens », qui affiche les points d’intérêts sur la carte, localise les activités secondaires, et permet de « lire » les souvenirs d’événements passés, et que l’on active en appuyant simplement sur le bouton A. La « Transe de dérive » nous laisse traverser les champs de forces magnétiques, alors que le « Rite de la chasse » nous transporte instantanément derrière notre cible. En remplissant des défis séparés en trois catégories distinctes (armes, rites, combats), on fait également évoluer nos capacités. Détruire 20 boucliers augmente de 8% la vitesse de chargement de notre laser, détruire cinq vaisseaux après un saut augmente la distance à laquelle on peut se téléporter, détruire 250 ennemis inflige 12% de dégâts supplémentaires, etc.
Le titre est optimisé pour les consoles de cette génération (PS5, Xbox Series X), et offre le choix entre deux modes, performance ou qualité graphique. Peu importe celui que l’on choisit, Chorus offre des graphiques splendides et des paysages époustouflants, avec ses ceintures d’astéroïdes, son ciel constellé de milliers d’étoiles, ses anneaux de poussière cosmique comme ceux autour de Saturne, et ses carcasses de vaisseaux abandonnés dérivant dans vide sidéral. Toute cette beauté visuelle n’affecte jamais la performance du jeu, qui roule rondement et sans ralentissements en toutes circonstances. Le son débarque à l’occasion durant les cinématiques, et tout devient complètement silencieux, mais c’est le seul bogue qui affecte l’expérience, et il n’est pas systématique.
Quelle agréable surprise que ce Chorus, un jeu de combat spatial d’une telle qualité qu’il rivalise, à bien des égards, avec des productions triple A comme Star Wars: Squadrons, et qui procure tellement de plaisir que même ceux et celles qui ne sont habituellement pas friands de ce genre d’expérience risquent de succomber à ses charmes.
8/10
Chorus
Développeur : Fishlabs
Éditeur : Deep Silver
Plateformes : Amazon Luna, Google Stadia, PlayStation 4, PlayStation 5, Windows, Xbox One, Xbox Series S/X (testé sur Xbox Series X)
Jeu disponible en français (textes à l’écran seulement)