Dans un hôpital universitaire japonais, une équipe pratiquant des interventions chirurgicales extrêmement délicates fait les manchettes, mais pas nécessairement pour les bonnes raisons: après une série de décès liés à ces opérations, voilà que le Dr Taguchi se voit confier le mandat de mener une enquête sur cette affaire.
Écrit par Takeru Kaido, lui-même médecin, et publié du côté de l’Atelier akatombo, La Team Batista, outre son nom terriblement traduit en français de France, tombe dans cette étrange catégorie de romans japonais où le lecteur a l’impression que les personnages ne sont pas tout à fait humains.
Est-ce la faute à la traduction? Est-ce plutôt une question de structure scénaristique, ou encore de style d’écriture? Quoi qu’il en soit, notre « héros », le Dr Taguchi, tout comme la plupart des autres personnages de ce roman, a des allures de robot unidimensionnel. Si celui-ci est largement décrit comme « paresseux », et sert principalement de méthode pour éduquer le lecteur en matière d’opérations cardiaques, les membres de l’équipe Batista, eux, sont tour à tour « ambitieux », « jaloux », « nerveuse », etc.
Il faudra attendre l’arrivée d’un drôle de bonhomme venu du ministère de la Santé, d’ailleurs particulièrement désagréable, pour changer quelque peu la donne. Tout n’est pas gagné, et cet étrange individu donne l’impression de venir surcompenser l’endormant Dr Taguchi, mais, au moins, cela précipite les choses, et donne au roman cette patine de roman policier, plutôt que d’un précis de médecine cardiaque.
Et heureusement, la fin du roman ouvre une porte vers quelque chose de plus profond que ce à quoi le livre avait habitué les lecteurs jusqu’à présent. Comme une sorte d’allée qui mène à des terres étranges et surprenantes. Bien entendu, on aurait largement préféré que cette dimension supplémentaire soit présente dès le départ, mais il faudra se contenter de ce qui nous est présenté, non?