Il n’est pas rare qu’on entende dire que la musique fait voyager, qu’elle permet de s’imaginer dans des contrées lointaines, de quitter, le temps d’une écoute, notre banal coin de pays.
Dans l’album de musique de guitare de Pascal Valois qui va paraître le 20 janvier prochain, chez Analekta, la musique nous fait davantage quitter notre époque que notre chez nous. En effet, pour l’enregistrement de Vienna 1840 : Romantic Viennese Music (pourquoi diable un titre en anglais !), Pascal Valois n’a pas ménagé ses efforts afin de reproduire la manière expressive d’interpréter la musique telle qu’elle était pratiquée dans le monde germanique de l’époque romantique. Pour s’aider dans sa quête d’authenticité, Valois utilise ici la réplique viennoise d’une guitare datant de 1830 du luthier Johann Georg Stauffer (1778-1853).
Il s’agit ici du deuxième album de Pascal Valois chez Analekta. Le premier présentait des œuvres de Fernandino Carulli et s’intitulait Napoli 1810 : Musique italienne romantique.
Le programme de cet opus est très bien conçu et le fait d’y inclure un arrangement d’une œuvre de Schubert ne gâte en rien la sauce, n’en déplaise aux puristes.
Valois est connu pour sa science de la musique et la précision dans le détail. Cette fois encore, il démontre l’importance de la recherche dans la poursuite de l’interprétation juste.
Malheureusement, le travail de réalisation ne se montre pas à la hauteur de l’interprétation. Plus précisément, le problème se retrouve dans la pollution sonore. Bien sûr, chaque instrument produit, en plus de la musique, des sons mécaniques. Dans le cas qui nous occupe, ces sons mécaniques nous apparaissent trop présents. Il n’y a qu’à comparer avec l’album paru l’an dernier, Napoli 1810. Pour une aussi bonne interprétation, il aurait fallu un excellent travail de réalisation.
Au programme :
Emilia Giuliani-Guglielmi (1813–1850)
Six Préludes / Six Preludes, op. 46
Prélude no 1 – Moderato
Prélude no 3 – Presto
Johann Kaspar Mertz (1806–1859)
Barden-Klänge, op. 15
Lied ohne Worte
Fingals-Höhle
An Malvina
Tarentelle
Abendlied
Franz Schubert (1797–1828)
Ständchen (Arrangé par Johann Kaspar Mertz)
Giulio Regondi (1822–1872)
Nocturne “Rêverie”, op. 19
Larghetto – Più mosso
Johann Kaspar Mertz
Hungarian Fantasy No. 1, op. 65