L’appartenance à la famille, le travail, puis le bien-être matériel: voilà ce qui sous-tend l’existence de quelque 19 000 personnes résidant dans 17 pays industrialisés récemment interrogés à cet effet par le Pew Research Center.
Dans le cadre de cette grande enquête effectuée sur trois des cinq continents (Amérique du Nord, Europe et Asie/Océanie), les personnes interrogées ont fait savoir que l’aspect le plus important de leur existence était le fait d’entretenir leurs relations avec leurs parents, frères, soeurs, enfants et petits enfants, y compris en passant du temps de qualité avec ces proches. Cela impliquerait aussi le fait de travailler à faire du monde un endroit meilleur pour leurs descendants.
Ainsi, selon le Pew Research Center, plus de la moitié des répondants américains, grecs et néo-zélandais, par exemple, considèrent que leur famille donne du sens à leur existence.
Le travail n’est pas non plus très loin dans les choix de réponse, occupant bien souvent l’une des trois principales idées sélectionnées lorsqu’est venu le temps de répondre au questionnaire. Cette proportion va cependant varier assez largement entre les pays: en Italie, 43 % des répondants ont estimé que cet emploi permettait de s’accomplir, alors que la proportion chute pour atteindre à peine 6 % en Corée du Sud.
Toujours en Italie, environ autant de répondants estiment que la famille et le travail sont des sources équivalentes d’accomplissement personnel. Mais aux États-Unis, à peine le tiers des participants sont du même avis.
Au total, 38 % des 19 000 participants placent la famille et les enfants en premier dans la liste des aspects de l’existence qui permettent de donner du sens à cette dernière; le travail vient en deuxième position, avec 25 % des choix. Et sans trop de surprises, le bien-être matériel, corollaire du travail et souvent essentiel pour améliorer l’ordinaire de sa famille, se classe en troisième place, étant jugé le plus important par 19 % des répondants, toutj juste devant les « amis et la communauté » (18 %) et le « bien-être physique et mental » (17 %).
En Corée du Sud, le bien-être matériel est d’ailleurs jugé comme étant le facteur d’accomplissement le plus important.
Il faut toutefois apporter une certaine précision, ajoute le Pew Research Center dans sa note d’information rapportant les résultats de l’enquête: cet aspect de la vie, tel que décrit dans le questionnaire, couvre des situations allant de « mettre de la nourriture dans les assiettes et se payer un toit au-dessus de nos têtes » à « gagner suffisamment pour soutenir ma famille », « vivre sans s’endetter », ou encore, dans une autre perspective, faire « assez d’argent » pour voyager, par exemple.
Au Canada, comme aux États-Unis et dans la quasi-totalité des pays sondés, sauf en Corée du Sud, où prime le bien-être matériel, et Taïwan, où il est plutôt question de l’apport de la société en général, c’est la famille qui est jugée comme l’aspect le plus important de l’existence. Suivent ensuite le travail, puis le bien-être matériel, et enfin les amis et l’apport de la société, ou ce que l’on pourrait décrire comme le « vivre-ensemble », ou encore la facilité avec laquelle il est possible de vivre sa vie, simplement.
L’exemple taïwanais s’appuie notamment sur des témoignages d’habitants de l’île, qui évoquent « une vie beaucoup plus libre qu’en Chine, ou à Hong Kong », de l’autre côté du détroit qui sépare la Chine communiste de l’ancienne « République de Chine ».
L’enquête du Pew Research Center a aussi mis en lumière les différences en matière de perception de la pandémie de COVID-19. Pour reprendre l’exemple taïwanais, où le gouvernement a géré la crise sanitaire de façon particulièrement efficace, la maladie est jugée de façon positive, justement dans le contexte de l’intervention de l’État, qui s’est accompagnée de mesures sociales importantes.
Les jeunes… et les vieux
Autre différence marquée dans les résultats de ce sondage international, les perspectives des participants plus jeunes et celles des plus vieux se sont parfois avérées être situées aux antipodes les unes des autres.
Si, par exemple, les 18 à 29 sont davantage préoccupés par leurs réseaux d’amis, leur travail, l’accès à l’éducation, ou encore par les loisirs et l’accès à des moyens de divertissement, les 65 ans et plus, eux, s’intéressent surtout, sans grande surprises, à des sujets qui les touchent plus directement, soit les soins de santé et les programmes de retraite.
« Les personnes âgées sont par ailleurs davantage portées à évoquer les défis et les problèmes lorsque vient le temps de discuter de ce qui leur importe, contrairement aux plus jeunes », indique encore le Pew Research Center.