Voilà maintenant 25 ans que le logiciel Antidote fait sa marque, au Québec comme ailleurs, pour permettre à des centaines de milliers, voire des millions d’utilisateurs d’écrire à l’ordinateur sans faire de faute; pour cet anniversaire spécial du programme de correction (et bien plus), l’entreprise Druide informatique, qui publie entre autres Antidote, propose plusieurs surprises de taille pour la 11e version, notamment l’utilisation de l’apprentissage profonde pour offrir une aide syntaxique, grammaticale et orthographique encore plus complète.
Au bout du fil, André d’Orsonnens, chef de la direction chez Druide informatique ne cache pas son enthousiasme à propos de cette nouvelle fonctionnalité. Les utilisateurs profiteront ainsi de « diagnostics inédits, comme l’insertion de mots manquants », précise le communiqué publié par l’entreprise.
« La genèse de tout cela, c’est vraiment la célébration des 20 ans d’Antidote (en 2016, NDLR); on voulait, à l’époque, faire quelque chose de spécial. Nous avons posé un geste philanthropique, et nous avons choisi de remercier l’université où les trois cofondateurs de Druide avons étudié. Nous nous sommes dit que nous aimerions donner de l’argent; une fois que nous avons choisi le bénéficiaire de la somme, nous avons jugé que cela serait intéressant de faire quelque chose pour le département d’informatique », indique M. D’Orsonnens.
« Si notre don pouvait faire progresser l’analyse de texte, ce serait génial », ajoute-t-il. Ces discussions, qui ont commencé en 2015, impliquaient entre autres le Mila, l’Institut québécois d’intelligence artificielle, où travaille notamment le spécialiste bien connu Yoshua Bengio. L’année suivante, c’est un million de dollars sur cinq ans qui a été versé dans le cadre du Fonds Druide; une partie de cet argent est allé à un étudiant qui travaillait sur l’apprentissage profond, soit le fait « d’éduquer » un ordinateur, en quelque sorte, pour lui faire retenir des concepts, ou encore des idées. Inutile, par exemple, de lui inculquer toutes les possibilités rattachées à une situation, comme le veut la programmation traditionnelle; avec suffisamment d’exemples, l’intelligence artificielle peut inférer des solutions par elle-même.
D’où, dans le cas d’Antidote, des suggestions et des propositions visant à faciliter la rédaction de textes.
« En plus de ce que le correcteur fait déjà, on peut imaginer, un jour, une ponctuation plus
efficace, des propositions de reformulation plus avancées, voire de véritables réorganisations de phrases
et d’idées. En somme, des corrections encore plus près de l’intelligence humaine », explique
Éric Brunelle, président de Druide et concepteur principal d’Antidote, par voie de communiqué.
S’appuyer sur les recommandations
Quand vient le temps d’apporter des améliorations à Antidote, qu’il s’agisse d’offrir de nouvelles fonctionnalités, ou encore, plus simplement, d’ajouter des mots au vaste dictionnaire déjà inclus dans le logiciel – plus de 5000 mots nouveaux sont ainsi intégrés dans Antidote 11 –, les développeurs se tournent vers… les commentaires du public.
« La clientèle est très dynamique, très active; on reçoit beaucoup de communications, sur une base quotidienne, de gens qui nous disent « hé, ce serait bien si Antidote faisait ceci, j’ai remarqué que tel mot n’était pas là »… C’est une source de nouveaux mots et une source d’un paquet de choses », mentionne M. D’Orsonnens.
Au Québec, Antidote collabore aussi étroitement avec l’Office québécois de la langue française, dans le cadre d’échanges qui permettent, là aussi, d’enrichir le vocabulaire du logiciel.
Enfin, des robots parcourent le web pour tenter de trouver de nouveaux mots, en fournissant des pistes de recherche aux lexicographes de l’entreprise.
Un abonnement en ligne qui marche fort
Le 25e anniversaire d’Antidote marque aussi une année écoulée depuis le lancement de l’offre d’abonnement numérique, appelée Antidote+. Mise en service en novembre 2020, cette plateforme donne la possibilité, plutôt que d’acquérir une copie physique du logiciel, de payer plutôt une fois par année et de disposer des mises à jour régulières du programme, en plus de pouvoir utiliser Antidote directement dans son navigateur.
Il n’aura d’ailleurs fallu qu’une petite année pour que le public se rue sur cette nouvelle formule, indique M. D’Orsonnens. « Ça a été plus populaire que ce que je pensais que ce serait… Cela a excédé nos attentes. Nous continuons d’offrir un service pour les gens qui préfèrent les licences perpétuelles, mais selon mes dernières données, la proportion était du deux pour un en faveur des abonnés en ligne. »
Toujours selon M. D’Orsonnens, l’abonnement « fait toujours un peu mieux, et la licence perpétuelle en perd toujours un petit peu plus ».
« On se dirige, cette année, vers une année record de ventes. Depuis 2000, nous avons eu 20 années consécutives de croissance, puis un recul de 6% en raison de la pandémie, avant de reprendre avec une hausse du chiffre d’affaires. »