Il y a de ces idées qui semblent bonnes, en apparence, mais dont la mise en oeuvre semble complexe – quand elle n’est pas carrément bâclée. L’entreprise chinoise Tajezzo a ainsi récemment lancé son sac à dos connecté PZ5, qui se veut un accessoire aussi tendance qu’utile pour, eh bien, pour le transport. Malheureusement, en cherchant à combiner ces deux mondes, la compagnie propose quelque chose qui rend surtout perplexe.
Fondamentalement, le concept a du bon: proposer d’abord un sac « à l’épreuve des voleurs », dont la surface extérieure n’offre aucune ouverture. Mieux encore, ladite surface, en plastique résistant, permet d’éviter les chocs qui pourraient endommager les objets se trouvant à l’intérieur du sac.
Pour transporter le tout, les courroies fournies sont confortables et solides, tout comme le sont les coussinets qui viennent appuyer sur le bas du dos. Dans une situation idéale, donc, ce sac à dos compte plusieurs avantages non négligeables.
Le problème, c’est que le principal point positif, c’est-à-dire la coque protectrice, est aussi son principal défaut. Car à l’intérieur, les concepteurs du sac ont installé une paroi amovible qui agit comme « fond » du sac, afin d’éviter que les objets qu’on y dépose ne heurtent l’intérieur de la coque, dont la forme est composée de divers angles droits, ce qui donne à l’ensemble un look futuriste, mais tout sauf pratique. En installant une telle membrane, on perd en effet une bonne partie de l’espace de stockage. Ce qui nous amène à notre deuxième problème.
Normalement, un sac à dos prendra de l’expansion vers l’arrière (ou l’extérieur), à mesure qu’on y insérera des objets. Mais dans le cas du PK5, comme l’espace extérieur est limité, non seulement par la coque, mais aussi par la membrane interne, c’est vers l’intérieur, et donc vers le dos de l’utilisateur, que le sac cherchera à prendre de l’expansion. Éventuellement, donc, porter le PK5 pendant qu’il est plein deviendra inconfortable. Autre inconvénient, la fermeture éclair sera elle aussi plus difficile à clore. Bien entendu, cette situation se produit sur les sacs traditionnels, mais dans ce cas-ci, on a l’impression que la forme du sac précipite un peu les choses.
Autre attrait mis de l’avant, le sac à dos contient un haut-parleur Bluetooth encastré qui peut servir à la fois pour passer des appels en main libre et… écouter de la musique. Si l’on peut peut-être, dans un grand moment de réflexion, comprendre l’attrait, pour Tajezzo, d’intégrer cet aspect « divertissement numérique » à son produit, personne – personne – n’a envie de vous entendre jouer de la musique à partir du haut-parleur intégré dans votre sac à dos. Non seulement parce qu’il s’agit d’une nuisance sonore qui est contraire au savoir-vivre, mais aussi parce que la qualité sonore de la chose est franchement très ordinaire.
Vous souhaitez absolument faire jouer de la musique en public à l’aide de votre téléphone? Procurez-vous un haut-parleur Bluetooth indépendant; la qualité sonore sera sans doute meilleure. Et non, l’idée d’un dance party mettant en vedette le fameux sac à dos et son haut-parleur n’existe pas ailleurs que dans l’imagination délirante des concepteurs.
On pourrait encore parler des câbles de recharge qui sont un peu trop cachés pour leur propre bien, ou encore de l’étrange mode lumineux qui permet d’éclairer derrière soi, mais la conclusion est déjà claire et nette: le sac PK5 de Tajezzo est le résultat d’une séance de remue-méninges qui aurait franchement gagné à ne pas mettre de l’avant les idées les plus farfelues.
Pour le prix demandé, soit environ 250 $ canadiens, il est possible de se procurer un sac de bien meilleure qualité; et avec l’argent restant, d’ajouter les « plus » offerts par le PK5.