Le climat se transforme. Et non seulement le climat se transforme, mais la vitesse de ces changements semble prendre notre civilisation de court. Dans un essai intitulé Drought, Flood, Fire: How Climate Change Contributes to Catastrophes, l’auteur Chris Funk, un chercheur spécialisé en risques climatiques, vise à établir une relation entre l’accroissement des transformations climatiques et la fureur décuplée des événements environnementaux extrêmes qui frappent notre planète.
Sur papier, l’idée a du sens: plus notre planète se réchauffe – ou, plutôt, plus notre climat change –, plus les températures extrêmes seront fréquentes. Ce qui, en retour, multipliera les catastrophes climatiques: tornades, ouragans, sécheresses, pluies diluviennes, etc.
Tout cela est simple, oui, mais pas tant que ça. Car ce ne sont pas nécessairement uniquement les événements météo « chauds » qui se multiplieront, même si l’on parle depuis des décennies de « réchauffement climatique ». Difficile, également, de prévoir la fréquence ou encore le type de catastrophe.
En un peu plus de 300 pages (très) bien tassées, M. Funk cherche à tracer un portrait le plus complet possible d’un phénomène si complexe, formé de tant de parties parfois aussi minuscules que lourdes de conséquences, que même des superordinateurs éprouvent des difficultés à offrir des prédictions particulièrement précises.
À l’aide de données claires et d’exemples étayés parfois dans leurs moindres détails, le chercheur offre des explications complètes qui peuvent non seulement servir à ceux qui possèdent déjà une connaissance des questions climatiques, mais aussi à ceux qui tentent d’y voir plus clair, histoire de mieux comprendre ce qui se dit parfois un peu trop vite ou trop simplement dans les grands médias.
Il ne faut cependant pas nécessairement considérer Drought, Flood, Fire comme étant d’abord un ouvrage de vulgarisation scientifique, mais plutôt un ouvrage d’explications scientifiques. Il y a bien entendu une part de vulgarisation, dans cet essai, mais nous ne sommes pas ici dans un épisode de Découverte, ou encore dans Planet Earth, de la BBC. Et si ces deux séries sont excellentes, M. Funk dispose ici de davantage de temps pour développer les divers concepts nécessaires à notre compréhension. Cela peut certes parfois donner des passages un peu arides (sans jeu de mots), notamment avec la présentation de nombreux graphiques davantage adaptés à des spécialistes qu’au grand public, mais il n’en reste pas moins que le livre demeure une référence tout ce qu’il y a de plus solide lorsque vient le temps de saisir les tenants et les aboutissants de la crise dans laquelle nous nous trouvons.
Drought, Flood, Fire, de Chris Funk, publié aux éditions Cambridge, 320 pages.