Dans la solitude du terminal 3 est le nouvel opus d’Éric Mathieu qui vient de paraître aux éditions La mèche. On nous annonce une plongée dans un univers onirique et on se retrouve dans un cauchemar qui tourne en rond et qui ne finit jamais. Vous savez, ce genre de cauchemar qui provoque à la fin l’insomnie, à force de revenir trop souvent et d’enlever le goût d’aller dormir.
Bon, qu’un auteur écrive à propos des angoisses de l’écrivain, on peut le comprendre. Il semble que cet éternel sujet ne sera jamais épuisé. Mais il aurait sans doute été préférable que l’auteur fasse preuve d’un brin d’originalité. Si l’ouvrage avait porté sur la musique pop, on aurait conclu à Sex, drugs and Rock’n roll. Ici, on pourrait dire Sexe, drogues et littérature et ce n’est pas plus édifiant.
Le roman met en scène un potentiel écrivain qui a fait ou rêvé la rencontre d’un mystérieux personnage qu’il n’aura de cesse d’espérer de revoir. Dans ses déambulations, il sera manipulé par un auteur aguerri qui prétendra l’aider à faire carrière. Tournent autour des ces deux protagonistes, un petit groupe de paumés toujours prêts à profiter des largesses de leur mentor d’écrivain. C’est vraiment difficile de trouver sympathique le moindre personnage: entre manipulateurs, misanthropes et dépendants affectifs, faites votre choix.
À travers ce texte, on cherche quelque chose comme un récit initiatique, une symbolique, une allégorie, mais on peine à trouver sauf, peut-être, à travers le récit parallèle et formellement onirique qui se déroule aux alentours du terminal 3, d’un aéroport imaginé. C’est dans ces courts passages qu’on a le plus de chances d’appréhender la véritable quête du personnage principal.
Mais ce roman est aussi une longue suite de scènes de sexe sans affection, mais avec beaucoup d’alcool et de drogues. Le tout, assaisonné par moment, d’une bonne dose de vulgarité et de la répétition de trous noirs éthyliques. À ne pas mettre entre des mains trop juvéniles.