L’image est bien connue, si elle n’est pas carrément devenue culte: dans Back to the Future II, Marty Macfly enfile des vêtements et des souliers du futur, et sursaute lorsque ceux-ci s’adaptent parfaitement, et automatiquement, à la taille de son corps et à sa pointure. Un peu moins de 40 ans après la sortie du film, une entreprise montréalaise estime avoir répliqué l’idée des fameux souliers futuristes. Enfin, presque.
Installé devant un thé vert dans un café de la métropole, David Santagata, directeur marketing et ventes chez Powerlace, a probablement déjà répondu 1000 fois à cette même question, mais il y répond à nouveau: oui, les souliers sont inspirés du film de Robert Zemeckis. Mais à la différence de Nike, dont le logo apparaissait dans le film, et qui a plus tard tenté de reproduire l’une des paires d’espadrilles les plus célèbres de l’histoire du cinéma, les souliers de Powerlace, eux, n’utilisent ni piles, ni moteur pour permettre à leur propriétaire de les enfiler et de les enlever sans devoir se pencher.
Le secret? Un système de câbles, installé dans la chaussure elle-même, relie les lacets, à l’avant du soulier, à une plaque située sous la semelle, à l’endroit où appuie le talon. Et derrière ledit talon, sur la surface extérieure du soulier, on trouve l’équivalent d’un levier.
Lors de la première utilisation du soulier, on l’enfile comme n’importe quelle autre chaussure. En engageant la plaque sous le talon, puis en ajustant les lacets grâce à une boucle facile d’utilisation (pas question des fameuses oreilles, ici), on peut ensuite retirer aisément le soulier en appuyant sur le rebord situé à l’arrière, idéalement avec le bout de son autre pied. Et en renfilant le soulier, le talon vient abaisser la plaque, ce qui referme la chaussure. Et si l’on n’a pas modifié l’ajustement des lacets, mettre un soulier est aussi simple que de chausser des pantoufles.
Powerlace a pour l’instant intégré cette technologie dans deux modèles, du plus sport (150 $) au plus chic (185 $). Ces prix sont toutefois ceux de la campagne de sociofinancement, et devraient augmenter lorsque les souliers se retrouveront en magasin. D’abord au Québec, et éventuellement ailleurs au pays, puis dans le monde, mentionne M. Santagata.
Les souliers Powerlace sont-ils stylés et confortables? Tout à fait. Semblent-ils être de bonne qualité et durables? Absolument – et l’entreprise affirme avoir effectué 10 000 cycles de test de son mécanisme de verrouillage / déverrouillage.
La question à laquelle les possibles acheteurs devront répondre est la suivante: cela vaut-il la peine de dépenser de l’argent pour ce genre de produit, afin de sauver quelques secondes? Bien sûr, pour les personnes qui souffrent de problèmes de mobilité ou de douleurs au dos, l’avantage est indéniable. Mais il y a fort à parier que ces individus ne représenteront qu’une faible proportion de la clientèle de Powerlace…