Avec ses conséquences économiques majeures, sans compter les effets sociaux, et évidemment sanitaires, la pandémie de COVID-19 a profondément transformé le visage de l’économie canadienne. Selon de nouvelles données de Statistique Canada, cependant, la proportion de ménages canadiens éprouvant des difficultés à répondre à leurs besoins financiers de base a diminué avec le temps, et était même plus faible, en juin dernier – avant la 4e vague –, qu’au début de la pandémie, voire même après la première vague.
Ainsi, une note d’information publiée jeudi par l’agence fédérale indique que « la plus forte proportion de personnes dans des ménages ayant indiqué qu’il était « difficile » ou « très difficile » de couvrir leurs dépenses nécessaires a été observée en mai 2020, où elle culminait à 22,2 %. Cette proportion de personnes éprouvant des difficultés financières a toutefois chuté à 19,5 % en juillet, au moment où le nombre de cas de COVID-19 diminuait au pays », soit à la fin de la première vague, et avant le début de la deuxième.
Le taux de ménages éprouvant des difficultés est ensuite reparti vers le haut à l’automne de l’an dernier, en pleine deuxième vague, pour atteindre 21,7% en décembre 2020. La situation s’est ensuite améliorée, avec un taux revenu à 19,3% en juin 2021, après la troisième vague de contamination.
Sans surprise, en mai 2020, ce sont les travailleurs qui ont perdu leur emploi en raison de la pandémie qui ont éprouvé le plus de difficultés à joindre les deux bouts (34,1%), ou encore ceux dont le nombre d’heures de travail a été réduit (27,6%). Seuls 16,2% des Canadiens dont l’emploi n’avait pas été affecté se trouvaient eux aussi dans la même situation.
En septembre 2020, à l’aune de la deuxième vague, un peu moins d’un Canadien au chômage sur deux (42,6%) avait désormais de la difficulté à arrondir les fins de mois, contre un travailleur sur trois dont les heures avaient été réduites (32,9%). « Cette différence s’est maintenue en juin 2021. Cette observation pourrait s’expliquer par l’épuisement des ressources financières de certains Canadiens au fil du temps en raison de la pandémie », explique Statistique Canada.
Les ménages monoparentaux, les personnes âgées, les immigrants, les membres de minorités visibles et les Autochtones ont tous été davantage financièrement touchés par la pandémie que les autres Canadiens, indique encore la note d’information.
Toujours au dire de l’agence fédérale, ce sont les Canadiens d’origine philippine qui auraient éprouvé le plus de difficultés financières, deux ménages de cette origine sur cinq (40,3%) ayant rapporté des problèmes à arrondir les fins de mois au cours du trimestre se terminant en avril dernier. « En moyenne, les Canadiens d’origine philippine gagnaient 23,63 $ l’heure, comparativement à 30,95 $ chez les Canadiens n’appartenant pas à une minorité visible. Autrement dit, les travailleurs philippins gagnaient en moyenne 0,76 $ pour chaque dollar gagné par les travailleurs n’appartenant pas à une minorité visible. »