Un groupe de 11 organisations environnementales rassemblant notamment Greenpeace, Équiterre, la Fondation David Suzuki et le Fonds mondial pour la nature (WWF) a publié mercredi un classement des principaux partis politiques fédéraux en fonction de leurs engagements pour le climat et la planète. Et si ledit classement permet d’indiquer que le Parti conservateur est moins « vert » que ses adversaires, ces derniers se retrouvent presque tous dans un même bloc.
Le classement en question s’égrène sous la forme de 10 questions qui ont été soumises aux cinq principaux partis politiques en août dernier: le Parti libéral du Canada (PLC), le Parti vert, le Bloc québécois (BQ), le Nouveau Parti démocratique (NPD) et le Parti conservateur (PCC). Les organisateurs de cette enquête ne précisent pas si le Parti populaire du Canada a lui aussi été approché.
Des subventions à l’industrie pétrolière, en passant par l’application de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, les 10 questions posées aux partis ratissent large, voire très large. Rien de surprenant, après tout, puisque la protection de l’environnement et la lutte contre la pollution et les changements climatiques englobent quantité d’enjeux, que ce soit la reconnaissance des droits des peuples autochtones, l’économie (et la relance post-COVID-19), l’aménagement urbain, sans oublier la protection des milieux humides et les impacts des changements climatiques dans les communautés pauvres et marginalisées.
Pour chaque question, les organisations environnementales ont classé les réponses des partis en fonction de leur réponse favorable, de leur engagement partiel, ou encore de leur réponse négative. Sept fois sur dix, le PCC a d’ailleurs proposé des engagements partiels (cinq occasions), ou encore négatifs (deux occasions).
Les conservateurs, clairement pro-pétrole, ne s’engagent ainsi pas à stopper les subventions à l’industrie pétrolière et gazière, pourtant très fortement polluante. Le chef Erin O’Toole a ainsi proposé de relancer la construction d’oléoducs pour favoriser l’exportation des ressources naturelles fossiles canadiennes vers les marchés étrangers.
Quant au PLC, l’autre formation politique ayant le plus de chances de former le gouvernement. ses réponses sont toutes positives, à l’exception d’un « engagement à (…) réduire les émissions de carbone de 60% dans tous les secteurs d’ici 2030, et à adopter une loi en ce sens ».
Pour cette question, d’ailleurs, seuls le Bloc québécois et le Parti vert, deux formations qui n’ont aucune chance de former le gouvernement, ont donné une réponse positive: le NPD et le PCC ont tous deux emboîté le pas au PLC et présenté un engagement partiel, de l’avis des auteurs de l’enquête.
Lors de son dernier budget, et au cours d’un projet de loi subséquent, le gouvernement Trudeau s’est engagé à réduire les émissions polluantes de 40% d’ici 2030, un objectif qui était déjà considéré comme « particulièrement audacieux » dans le cadre d’un rapport du Directeur parlementaire du budget.
Une certaine confusion pourrait toutefois se dégager du classement environnemental, la quasi-totalité des partis de centre et de gauche se retrouvant à répétition dans la colonne des réponses positives. Il en revient sans doute aux électeurs de se pencher plus spécifiquement sur les plateformes détaillées des formations politiques, mais cette généralisation de la mobilisation « verte » peut aussi témoigner de l’importance maintenant occupée par ces enjeux.
Il est à noter que l’expérience des questions environnementales posées à tous les partis a déjà été menée en 2019, lors des précédentes élections fédérales. Cette année, les questions ne sont plus les mêmes, et plutôt que de présenter une réponse unique à toutes ces interrogations, comme en 2019, le Parti conservateur a présenté des informations détaillées.