Si les trois expansions de Frostpunk ont longtemps été réservées exclusivement aux joueurs sur PC, les propriétaires de consoles de salon peuvent enfin se les procurer séparément, ou ensemble avec l’édition Complete Collection du jeu.
Prenant place à la fin du 19e siècle, alors qu’un froid inhumain s’est abattu sur toute la planète et que les rares survivants partent chercher refuge dans l’Arctique afin de profiter de ses dépôts de charbon, Frostpunk se distingue des autres jeux de gestion urbaine à la Cities Skylines en nous plaçant aux commandes de la toute dernière cité sur Terre, établie dans un environnement hostile où les températures varient entre moins vingt et moins cent-cinquante degrés Celsius. Si les catastrophes naturelles sont monnaie courante dans ce genre d’expérience, ici, l’apocalypse météo est permanente, ce qui ajoute un sentiment d’urgence au titre.
Dans Frostpunk, notre ville est organisée de manière circulaire autour d’un générateur fournissant de la chaleur et de l’énergie aux autres bâtiments. Il faut tout d’abord s’assurer d’avoir toujours une bonne quantité de charbon sous la main sous peine de le voir s’éteindre, mais il faut aussi récolter d’autres matières premières, dont du bois ou de l’acier, afin de pouvoir construire des bâtiments essentiels à la survie, parmi lesquels des tentes, des infirmeries, des cabanes de chasseurs et des cantines afin de nourrir sa population. Puisque tous les gisements finissent par s’épuiser, il est essentiel de bien assigner les maigres ressources disponibles.
En plus de s’assurer que notre ville ne manque jamais de matières premières pour fonctionner et prendre de l’expansion, il faut aussi prendre en considération l’espoir et le mécontentement de sa population. En plus de l’hébergement, de la nourriture et des soins médicaux, les citoyens demandent également des loisirs et des raisons de croire en l’avenir, ce qui n’est pas évident dans cet enfer blanc. Il y a toujours une nouvelle crise à l’horizon, et pour satisfaire les habitants, on doit construire des pubs, des arènes de combat ou des maisons de passe, légaliser les duels, et ériger des églises et des cimetières afin d’augmenter le moral des troupes.
On a accès à un livre de lois, permettant de promulguer des décrets qui autorisent le travail des enfants, instaurent des lieux de prière, ou donnent des rations supplémentaires aux malades. Chaque nouvelle loi peut augmenter l’espoir à court terme, mais aussi le mécontentement, et on est souvent confronté à des décisions très difficiles, comme amputer contre son gré la jambe d’un travailleur qui refuse, mais risque de mourir, accorder une journée de congé à un enfant blessé au risque de diminuer la productivité, ou augmenter les rations des malades à l’infirmerie, autant de choix dont les conséquences peuvent être déterminants pour l’avenir.
Frostpunk contient également un arbre technologique, comptant cinq niveaux d’améliorations répartis en quatre catégories (« chauffage », « exploration et industrie », « ressources » et « faim, santé et habitation »). On choisit le domaine dans lequel nos ingénieurs mèneront leurs recherches, améliorant l’équipement de chasse, développant des radiateurs pour chauffer les lieux de travail, augmentant la puissance et la portée du générateur, ou débloquant la fabrication d’automates. On peut aussi créer une balise, ce qui permet d’explorer les vastes étendues glacées au-delà de sa ville, où se trouvent les survivants d’autres colonies et des ressources inattendues.
Bien qu’il ait originalement été conçu pour être joué avec une souris et un clavier, les contrôles de Frostpunk sont assez bien adaptés aux manettes des consoles. La gâchette de gauche ouvre un menu circulaire dans lequel on retrouve les options les plus fréquemment utilisées (construction, livre des lois, économie, infos de la ville, arbre technologique). On peut accélérer, ralentir ou carrément stopper le défilement du temps avec les flèches du pavé numérique. Le bâton analogique oriente la caméra, et offre un assez bon zoom, passant d’un panorama d’ensemble à une vue rapprochée où on peut même apercevoir les citoyens individuels.
La version Complete Collection de Frostpunk contient le jeu de base, avec ses six scénarios permettant de s’initier à ses mécaniques complexes, ainsi que les trois expansions déjà parues sur PC (Gouffres, Le dernier automne et Au bord du gouffre), ajoutant ainsi une bonne vingtaine d’heures à sa durée de vie déjà respectable. Le titre inclut également un mode sans fin, dans lequel on peut gérer sa ville sans contraintes ou objectifs précis à remplir, ainsi qu’un mode « survivant » au niveau de difficulté est beaucoup plus élevé, qui n’offre pas d’option pour stopper le temps et ne sauvegarde la partie en cours que lorsqu’on quitte le titre.
S’il existe plusieurs expériences de gestion urbaine, Frostpunk : Complete Collection se démarque du lot grâce à son contexte où la survie prédomine sur le simple urbanisme, et cette édition, comprenant tous les DLC parus jusqu’à maintenant, vous permettra de patienter en attendant Frostpunk 2, qui devrait sortir l’an prochain.
8.5/10
Frostpunk : Complete Collection
Développeur & éditeur : 11 Bits Studios
Plateformes : Mac OS, Playstation 4, Playstation 5, Windows, Xbox One Xbox Series S/X (testé sur Xbox Series X)
Jeu disponible en français (textes à l’écran seulement)