Environ 20% de la population canadienne a été touchée par la criminalité, en 2019, selon de nouvelles données publiées par Statistique Canada. Au total, cela représente environ 6 millions de personnes âgées de 15 ans et plus à avoir été victimes d’un crime. Et parmi toutes ces victimes, les femmes et les membres de minorités sexuelles sont largement plus nombreuses.
Dans une note d’information rendue publique plus tôt cette semaine, il est fait mention de « plus de 8 millions d’incidents de victimisation criminelle », ce qui comprend des agressions sexuelles, des vols qualifiés, des voies de faits, des vols de véhicules, ou encore du vandalisme.
La majorité des incidents autodéclarés, soit près de 7 événements sur 10, étaient de nature non violente, précise l’agence fédérale. Un peu plus du tiers de ceux-ci (37%) étaient des vols de biens personnels.
« Au total, un peu plus de 2,6 millions d’incidents autodéclarés de victimisation avec violence (agressions sexuelles, vols qualifiés et voies de fait) sont survenus au Canada en 2019, ce qui représente un taux de 83 incidents de crimes violents pour 1 000 Canadiens de 15 ans et plus », lit-on dans la note d’information.
De façon similaire aux données fournies par la police, les voies de faits étaient les incidents les plus fréquents, avec une occurrence de 46 cas par 1000 personnes, suivies des agressions sexuelles (30 cas par 1000 personnes) et des vols qualifiés (7 cas par 1000 personnes).
Femmes et minorités touchées
Certaines portions de la population ont été plus grandement touchées par les actes criminels que d’autres: c’est notamment le cas pour les 15 à 24 ans (176 cas pour 1000 personnes), ainsi que les 25 à 34 ans (135 cas/1000 personnes), jusqu’à atteindre un taux plancher de 20 cas pour 1000 personnes chez les 65 ans et plus.
Le taux de victimisation, écrit encore Statistique Canada, était deux fois plus élevé, en moyenne (106 cas/1000 personnes) chez les femmes que chez les hommes (59/1000). « Cette différence est attribuable aux agressions sexuelles, dont le taux était plus de cinq fois plus élevé chez les femmes (50 pour 1 000) que chez les hommes (9 pour 1 000) », précise l’agence fédérale.
Les personnes bisexuelles sont encore plus durement touchées que les femmes, avec 655 cas pour 1000 personnes, soit un taux neuf fois supérieur à celui des hétérosexuels (70 cas pour 1000 personnes), une donnée qui correspond environ au nombre d’incidents ayant ciblé des personnes lesbiennes ou gaies.
La liste se poursuit: les incidents criminels sont aussi plus nombreux chez les personnes ayant une incapacité – surtout chez les femmes appartenant à cette catégorie –, et les Autochtones – principalement les Métis et les Inuits.
Entre autres facteurs ayant une incidence sur le taux de victimisation, Statistique Canada avance le fait d’avoir subi des mauvais traitement durant l’enfance, une réalité malheureusement bien présente chez les Autochtones, justement, en raison des sévices provoqués par la colonisation, les pensionnats pour Autochtones, ainsi que la surreprésentation des Autochtones dans le système de protection de l’enfance.
Au total, écrit Statistique Canada, seuls 3 incidents sur 10 sont signalés à la police, et il s’agit majoritairement de cas de victimisation des ménages, plutôt que d’actes violents. Les exigences des compagnies d’assurance en ce sens, dans le but d’obtenir un remboursement, pourrait expliquer ce phénomène.