Il existe toujours des différences importantes entre le taux d’emploi des femmes immigrantes et celui des femmes non-immigrantes au Québec, révèle une note d’information publiée par l’Institut de la statistique du Québec (ISQ). De fait, on note un écart d’environ 15 points de pourcentage entre ces deux groupes, pour les femmes âgées de 25 à 54 ans.
La note d’information, qui s’appuie sur des données de 2016, précise que « des écarts marqués sont notés chez les 25-34 ans (environ 20 points de pourcentage) et les 35-44 ans (environ 17 points). Pour ces deux groupes, les immigrantes affichent des taux d’emploi respectifs de 64 % et 69 %, comparativement
à 83 % et à 86 % chez les non-immigrantes ».
La situation ne s’améliore pas lorsque ces femmes immigrantes possèdent une formation postsecondaire en sciences, technologie, génie, mathématiques ou informatique, mais elles ont davantage tendance à occuper un emploi si le ménage compte peu ou pas d’enfants: l’écart entre immigrantes et non-immigrantes peut ainsi atteindre 20 points de pourcentage chez les femmes immigrantes dont le ménage compte trois enfants ou plus, mais seulement 8 points dans les ménages sans enfant.
Autre facteur ayant une possible influence sur le taux d’emploi: la diplomation ici ou à l’étranger. Dans le cas d’une formation postsecondaire complétée à l’extérieur du pays, le taux d’occupation atteint 67% pour les femmes immigrantes, comparativement à 80% pour les immigrantes diplômées ici et 89% pour les non-immigrantes.
Toujours selon l’ISQ, le taux d’emploi des femmes immigrantes a augmenté entre 2006 et 2016, mais comme cela fut également le cas du côté des non-immigrantes, l’écart ne s’est pas réduit.
Cet écart existe aussi sous forme salariale, alors que les immigrantes de 25 à 54 ans gagnaient, en moyenne, 37 000 $ par an, en 2015, comparativement à 45 000 $ pour les non-immigrantes. Cette différence d’environ 17% passe à 23% chez les 35 à 44 ans, et à 22% chez les femmes qui ont obtenu un diplôme d’études secondaires.
Quatre dimensions en cause
Un examen de la littérature, mentionné par l’ISQ dans sa note d’information, précise que quatre aspects peuvent expliquer la différence des taux d’emploi entre femmes: les stratégies et obligations familiales qui mettent au second plan la carrière des conjointes immigrées; la non-reconnaissance des qualifications étrangères; les difficultés d’accès à la formation aux fins de requalification, et les pratiques discriminations des entreprises.