La campagne de vaccination du gouvernement américain, qui est passée à la vitesse supérieure après l’arrivée en poste du président Joe Biden, a permis d’éviter environ 279 000 morts et 1,25 million d’hospitalisations supplémentaires, selon une nouvelle étude récemment publiée par la Yale School of Public Health et le Commonwealth Fund.
Le bilan n’est déjà pas particulièrement rose chez nos voisins du Sud: en raison du laisser-faire et des messages plus que contradictoires de l’administration Trump, plus de 600 000 Américains ont trouvé la mort après avoir contracté la COVID-19. Cependant, les chercheurs estiment que ce nombre aurait pu flirter avec le million, ce printemps, sans le revirement de situation découlant de l’élection de M. Biden.
En date du 2 juillet, les autorités sanitaires américaines avaient ainsi administré plus de 328 millions de doses de vaccin, et 67% des adultes ont reçu au moins une dose. Cette proportion se trouve sous l’objectif de 70% avancé par la Maison-Blanche en vue des célébrations du 4 juillet, mais le nombre de cas de COVID-19 a malgré tout baissé très fortement, passant de 300 000 par jour en janvier dernier, au plus fort de la deuxième vague, à moins de 20 000 à la mi-juin, rapportent les scientifiques du Commonwealth Fund.
Selon ces derniers, la diminution du nombre de cas de contamination « est particulièrement impressionnante en raison de l’apparition de variants plus transmissibles », notamment le Delta, d’abord détecté en Inde. Il est toutefois précisé que l’efficacité des vaccins pour réduire le nombre d’hospitalisations n’a pas encore été prouvée lorsqu’il est question des variants les plus récents.
Malgré tout, les scientifiques sont formels: outre le près de 300 000 morts supplémentaires qui découlerait de l’absence d’un programme de vaccination, si les États-Unis n’avaient vacciné qu’à la moitié de leur rythme actuel, près de 121 000 décès auraient dû être ajoutés au lourd bilan américain, en plus de 450 000 hospitalisations additionnelles.
« La mise en place rapide d’un programme de vaccination, qui a pris sa vitesse de croisière en février et mars, et dépassait les 3,3 millions de doses quotidiennes administrées, a joué un rôle crucial pour circonscrire la pandémie », écrivent les chercheurs.
Le scepticisme vaccinal, ainsi que le refus idéologique d’une partie de la population pourrait toutefois entraîner une nouvelle hausse du nombre de cas, d’hospitalisations et de décès, malgré tous les concours, tirages et autres mesures incitatives pour pousser les gens à se faire vacciner. Et si le président semble refuser, pour l’instant, d’envisager la coercition, plusieurs experts incitent la Maison-Blanche à présenter le bâton, et pas seulement la carotte.