Il n’a fallu que quelques minutes de jeu pour comprendre l’intérêt porté à Chivalry II: oh, il y a bien sûr eu les deux périodes de test, mais le lancement officiel du jeu du jeu Torn Banner représentait évidemment l’évaluation ultime, l’obstacle final à franchir pour convaincre les joueurs (et la presse spécialisée), et à risque de se retrouver rapidement engoncé dans une camisole de force, il est particulièrement jouissif de décapiter ses ennemis sur le champ de bataille. Encore. Et encore. Et encore.
La formule est simple, et remonte aux premiers jours des parties en ligne: trouver l’adversaire, puis l’empêcher de nuire. On est pourtant très, très loin des premières escarmouches dans la version multijoueurs de Doom. Ne serait-ce que parce que le jeu est conçu en ayant les affrontements en ligne en tête, mais cela aussi ne date pas d’hier. Quake III, Unreal Tournament… Et des dizaines, voire des centaines de jeux depuis. Tous offrent de s’étriper exclusivement en groupe. Bien entendu, pour qu’il y ait un Chivalry II, il y a eu un premier épisode, lui aussi avec ses combats en ligne.
Tout cela étant dit, il ne fait aucun doute que les gens de chez Torn Banner ont trouvé le bon filon. À l’instar des développeurs de Triternion, qui ont conçu Mordhau – lui-même un penchant plus technique et plus réaliste de Chivalry –, on a ici droit à un jeu relativement facile à comprendre, mais dont la maîtrise nécessitera du temps et des efforts.
Contrairement aux festivals de tueries à distance ou en courant sur les murs que sont les Call of Duty et autres titres similaires, pas question, ici, de faire intervenir un drone sur le champ de bataille, ou encore de tirer une balle dans la tête de l’ennemi à un kilomètre de distance, bien caché derrière une caisse. Oui, on recevra relativement régulièrement un carreau d’arbalète dans le sternum, ou encore une flèche entre les deux yeux, mais il est toujours possible de foncer sur l’archer ou l’arbalétrier en zigzaguant et d’éviter un ou deux projectiles, plutôt que de voir son personnage être criblé par des dizaines de balles en une fraction de seconde.
Voilà donc le grand avantage de ce style de jeu, ou plutôt de la période historique au sein de laquelle il se déroule: les combats sont au corps à corps, mais semblent aussi être à armes égales. Même si l’ennemi d’en face a quelques niveaux de plus au compteur, il est toujours possible de bloquer ses coups et de le réduire à l’état de masse sanguinolente.
Ajoutez à cela des visuels parfaitement réussis, une ambiance sonore et musicale plus qu’appropriée, et une touche d’humour ici et là, et vous obtenez un jeu à propos duquel on a bien peu de choses, sinon rien du tout à redire.
Certes, lors des parties où il faut prendre d’assaut, ou encore défendre un objectif, les assaillants semblent disposer d’un certain avantage indu. Est-ce la faute aux membres des diverses équipes? Faut-il plutôt blâmer la trop grande « facilité » des cartes conçues par les développeurs? Ou la faute en incombe-t-elle à un troisième facteur, pour l’instant inconnu?
Quoi qu’il en soit, il faudra surveiller les futurs développements du jeu, à savoir si des classes, des armes ou des scénarios seront ajoutés. Il serait bien dommage que l’intérêt des joueurs s’amenuise trop rapidement et fasse en sorte qu’un titre splendide soit relégué aux oubliettes de l’histoire.
Chivalry II
Développeur: Torn Banner Studios
Éditeur: Tripwire Interactive, Deep Silver
Plateformes: PlayStation 4 et 5, Xbox One et Series, Windows (testé sur Windows / Epic Games)
Indications à l’écran disponibles en français
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