La Norvège a annoncé son intention de refouler tous les réfugiés arrivant d’un autre pays de l’espace Schengen, rapporte Le Devoir du 30 décembre. La frontière avec la Russie demeure l’ultime porte d’entrée.
Au milieu de la toundra, une route de bonne qualité se déroule entre la ville russe de Mourmansk et la ville norvégienne de Kirkenes. Les deux régions mitoyennes partagent une toundra rouge et brun à l’automne, un relief en pente, des bouleaux nains, des chevreuils, des fjords et la coexistence des Lapons, les autochtones du nord. Cependant, malgré le panorama, les conditions de vie des Russes diffèrent de celles des Norvégiens, rapporte The Calvert Journal.
La souplesse de la législation norvégienne en matière de pêche attire beaucoup de pêcheurs étrangers, surtout d’Australie et de Slovénie, qui souvent s’installent dans la contrée nordique pour y vivre. Derrière la frontière russe, il n’y a que l’immense monument Alyosha à contempler. Une sculpture qui rend hommage aux soldats soviétiques qui ont péri pendant la deuxième guerre mondiale, difficile d’accès.
« Il s’agit de tracer la frontière par la ligne des plus grandes profondeurs. Les relevés des fonds de rivières et de lacs sont effectués par l’agence cartographique russe Aérogéodésie, et la partie norvégienne fournit du matériel et des spécialistes », lit-on dans la déclaration du Consulat général de la Fédération de Russie, rapporte Sputnik France le 4 août 2015. La frontière qui date de 1826 traverse majoritairement des rivières, des lacs, des marais et subit des changements périodiques.
Bien qu’on puisse tracer une division entre les deux pays, cette zone demeure une brèche dans la zone Schengen entre l’Europe et la Russie. Le 15 septembre 2010, on a mis un terme à 40 ans de négociations sur la délimitation du plateau continental, une zone d’environ 175 000 km2 divisée en deux parties à peu près égales. L’accord comprend des dispositions sur la coopération en matière de pêche et dans le secteur pétrolier, d’après l’Ambassade royale de Norvège en Belgique du 27 avril 2010.
Au printemps 2012, la Norvège met en œuvre un accord de libre circulation dans une zone localisée via le point de passage Storskog-Borisoglebskiï, à Kirkenes, entre des mines de cuivre et de nickel. À l’intérieur du cadre des zones frontalières, les Russes peuvent se déplacer sans visa durant 15 jours continus. Près de 30 000 habitants prennent part à ce laboratoire de coordination conjointe entre un État membre de la zone Schengen et la Russie. On estime en 2013 que le nombre de touristes russes qui viennent faire leurs achats en Norvège a doublé au cours des trois dernières années, d’après Regard sur l’est du 19 octobre 2013.
Après s’être rendus à Moscou, pris un avion qui coûte le double du prix d’un vol Moscou/Oslo jusqu’à Mourmansk, ainsi rendu à 400 000 km de Damas, les réfugiés doivent se trouver un vélo parce qu’ils ne peuvent pas traverser à pied. S’ils passent, on les reconduit à la capitale norvégienne.