Les entreprises d’ici continuent d’adopter, lentement, mais sûrement, des pratiques permettant de mieux protéger l’environnement et d’assurer un développement (relativement) durable, selon des données récemment publiées par l’Institut de la statistique du Québec. Les entreprises du secteur des biens et services environnementaux et des technologies propres pèseraient ainsi près de 19 milliards de dollars dans l’économie de la province.
Parmi les informations mises à la disposition du public, et qui remontent pour la plupart à 2019, année la plus récente pour laquelle des données complètes sont disponibles, on constate que c’est du côté de la gestion des déchets que les entreprises d’ici cherchent à améliorer leur bilan environnemental.
Ainsi, 82% des entreprises interrogées ont indiqué avoir adopté une forme ou une autre de pratique plus favorable à l’environnement.
La plus populaire est l’amélioration de la gestion des matières résiduelles (41,5% des compagnies), suivie de très près par l’amélioration de la participation des employés et les relations de travail (40,7%).
Il est aussi question de favoriser la bonne santé des employés (38,1%), mais aussi de favoriser le bien-être et le développement des employés (37,2%).
Un peu plus du tiers des entreprises (37,8%) ont aussi choisi d’intégrer des critères sociaux ou environnementaux dans les décisions d’achat ou le choix de fournisseurs.
Par ailleurs, les biens, services et technologies « vertes » ou « propres » trouvent preneur sur les marchés; cependant, au vu des données de 2017 à 2019, force est d’admettre que les ventes de tels produits et services font du surplace. En 2019, il s’est ainsi vendu pour 6,1 milliards de tels biens et services au Québec, contre 6,2 milliards l’année précédente. Le portrait est un peu plus intéressant à l’exportation: les entreprises d’ici ont écoulé pour 2,5 milliards en produits et services verts à l’étranger en 2019, contre 2,4 milliards en 2018.
Outre les pratiques et les ventes, les entreprises d’ici continuent de créer des emplois liés à l’environnement et aux technologies propres, indique une autre note d’information de l’Institut de la statistique.
Toujours selon les données de 2019, un peu plus de 83 000 personnes occupaient ce genre de postes, en hausse d’environ 2000 emplois par rapport à l’année précédente. Le nombre d’emplois rapportés en 2018 est cependant quasi identique à celui de 2015; une forte baisse s’est produite en 2016 et 2017, avant la reprise de la croissance.
Quels progrès?
Si ces informations peuvent paraître encourageantes, les impacts environnementaux semblent pratiquement nuls. En effet, de 2009 à 2018, la quantité de CO2 relâché dans l’atmosphère par les entreprises et les ménages d’ici a légèrement crû, passant de 98 à 99 mégatonnes. De ce nombre, les deux tiers sont attribuables à l’industrie. Les émissions de ce secteur ont légèrement diminué, passant de 67 à 66 mégatonnes, environ, mais de leur côté, les émissions des ménages ont crû, passant de 30 à 33 mégatonnes pendant la même période.
Certes, l’économie et la population québécoises ont crû entre 2009 et 2018, et « l’intensité » des émissions polluantes par dollar de valeur ajoutée a largement diminué, passant de 230 tonnes à 161 tonnes de CO2 par million de dollars, mais justement, la croissance de l’économie et du nombre de ménages rejetant de la pollution a effacé tous les gains réalisés en termes d’émissions polluantes en général.
De fait, le Québécois moyen rejette 0,1 tonne de CO2 en plus, par année, en 2019, qu’en 2009. Tous les gains environnementaux réalisés entre 2011, année du pic avec 3,96 tonnes de CO2 par habitant, et 2016, année du creux avec 3,78 tonnes, ont été effacés en deux années de forte croissance, en 2017 et 2018.
Seule consolation, le Québec produit moins de déchets, soit environ 1 million de tonnes en moins par année. La quantité de déchets éliminés a toutefois légèrement augmenté, entre 2016, où un creux avait été enregistré, et 2018.
Le volume de matières récupérées, notamment dans le cadre de programmes de recyclage, a, lui, reculé entre 2014 et 2016, dernière année pour laquelle des informations sont disponibles. Le Québec a ainsi récupéré 200 000 tonnes de produits en moins pendant cette période, pour revenir au niveau de 2008, à environ 2,4 millions de tonnes.
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