Abolir les voyages en avion sur des distances qui peuvent être couvertes par un train en deux heures et demie: c’est ce que pourrait accomplir la loi dont l’adoption en France a franchi une étape importante samedi. Mais encore faut-il avoir des trains…
En février 2019, un ambitieux projet appelé aux États-Unis « Green New Deal » et défendu par la nouvelle élue Alexandria Ocasio-Cortez avait été ridiculisé par la droite américaine qui prétendait que l’élue voulait « abolir les avions ». Il n’en était rien, mais une des propositions du Green New Deal était celle-là même qui vient d’être votée en France. À ceci près qu’il n’existe pas de réseau digne de ce nom de trains à grande vitesse aux États-Unis, et qu’un des éléments d’une transition vers un monde plus vert serait d’en construire un.
L’initiative française s’inscrit dans un plan plus large visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40% par rapport à leurs niveaux de 1990, d’ici 2030. L’intention initiale était d’abolir les liaisons aériennes là où le voyage en train prend moins de quatre heures. En France, la norme de deux heures et demie abolirait entre autres les liaisons Paris-Bordeaux ou Paris-Lyon.
Mais en Amérique du Nord, dans l’état actuel des transports ferroviaires, une telle mesure n’abolirait pas grand-chose: le train met trois heures à relier Montréal et Québec, et cinq pour un voyage Montréal-Toronto. Même en France, les économies de gaz à effet de serre sont jugées négligeables par les groupes qui réclamaient que la barre soit placée à quatre heures.
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