Que se passe-t-il quand un couple est trop parfait? Mariés depuis plus d’une dizaine d’années, Tom et Janet (Joel McHale et Kerry Bishé) ne s’engueulent jamais, baisent comme des lapins et suscitent non seulement de la jalousie de la part de leurs amis, mais carrément une haine féroce. Dans Happily, cette haine atteindra un point de non-retour, gracieuseté d’un étrange personnage envoyé par Dieu sait qui.
Il y a, pourrait-on dire, deux films, ou plutôt deux scénarios qui s’entremêlent dans cette comédie mâtinée de drame. L’apparition d’un mystérieux messager qui informe les deux personnages principaux qu’ils sont « anormaux », et qu’une simple injection peut les aider à « guérir », et donc à voir leur passion s’étioler avec le temps, et les interactions avec les autres couples d’amis, qui participent tous à un week-end dans une grande maison louée à quelque distance de là, en voiture.
Ces deux trames narratives vont bien entendu finir par s’unir, quelque part durant le troisième acte, mais force est d’admettre que les cinéphiles pourraient être décontenancés par l’apparente dualité entre celles-ci, une dualité qui perdure pendant plus d’une heure. Cela peut notamment être imputable au fait que le surnaturel empiète largement sur le scénario, durant la première partie, avant de disparaître complètement, les théories entourant le visiteur et ses seringues étant relégués à l’arrière-plan pendant que les amis s’entre-déchirent dans leur maison de location.
On pourrait croire, en fait, que Happily est tout simplement un film utilisant les mêmes codes que des dizaines d’autres longs-métrages évoquant les questions de l’amitié, de l’amour, du désir et de l’adultère chez les couples dans la quarantaine. Mais malgré cet a priori, le scénario et la réalisation de BenDavid Grabinski, qui propose ici son premier film en tant que réalisateur, après avoir principalement travaillé comme scénariste pour la nouvelle déclinaison d’Are You Afraid of the Dark?, tiennent le coup, et les quelques surprises émaillées à travers le scénario sont suffisantes pour assurer un intérêt de la part des spectateurs.
Happily ne réinvente certes pas la roue, mais le jeu des acteurs, les revirements de situation et la finale font du long-métrage une oeuvre qu’il sera plaisante de regarder, ne serait-ce que pour passer un bon moment, un verre à la main.
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