Les astronomes cherchaient un grand trou noir. Ils en ont trouvé plus d’une cinquantaine de petits.
Au point de départ, il y avait cet amas globulaire, NGC 6397, situé à 7800 années-lumière de la Terre et qui serait plus ancien que notre galaxie dont il fait pourtant partie. Un amas globulaire est un amas d’étoiles très dense formant une sphère allant de quelques dizaines à quelques centaines d’années-lumière. Celui-ci attirait l’attention de plusieurs experts, qui spéculaient sur l’existence, en son centre, d’un objet invisible faisant des centaines de fois la masse de notre Soleil, et représentant à lui seul de 1 à 2% de la masse totale de l’amas. Dans leur jargon, il se serait agi d’un trou noir « de taille intermédiaire ».
Mais ce qu’ils ont trouvé avec l’aide de deux télescopes spatiaux, l’Européen Gaia et l’Américain Hubble, c’est que cette « masse » ne semble pas être à un endroit fixe, mais « étalée » sur une fraction de la taille de l’amas. Il s’agirait donc en réalité d’un grand nombre de plus petits trous noirs, concluent Eduardo Vitral et Gary A. Mamon, de l’Institut d’astrophysique de Paris. Dans leur recherche, parue dans la revue Astronomy and Astrophysics, ils évaluent le tout à au moins 50 trous noirs, rassemblés dans un espace à peine plus grand que notre système solaire.
Si ça se confirme, ça donnerait aux astronomes un lieu où observer une danse gravitationnelle inédite: comment des objets aussi massifs interagissent-ils entre eux lorsqu’ils sont aussi rapprochés, et comment de surcroît interagissent-ils avec leur entourage, puisqu’un amas globulaire est déjà, par définition, un secteur de l’espace assez « peuplé ». Les amateurs séduits ces dernières années par le mystère des ondes gravitationnelles ont pour leur part eux aussi un nouveau lieu à observer, puisqu’une hypothèse veut que ces déformations de l’espace et du temps soient causées par des collisions de trous noirs.
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