L’économie canadienne a encaissé un nouveau coup, en décembre dernier, alors que le secteur du commerce de détail a vu ses ventes reculer de 3,4% par rapport au mois précédent, pour s’établir à 53,4 milliards de dollars.
Ces données, publiées à la fin de la semaine dernière par Statistique Canada, représentent la plus forte baisse des ventes au détail depuis le creux d’avril, alors que la première vague de COVID-19 déferlait sur l’ensemble du pays. Les ventes ont ainsi diminué « dans 9 sous-secteurs sur 11, lesquels représentaient 83,6 % des ventes au détail », mentionne l’agence fédérale; seules les ventes de produits de santé et de soins personnels ont pris de la vigueur, et encore, cette hausse n’a été que de 0,3% par rapport à novembre.
Comme le mentionne la note d’information de Statistique Canada, cette baisse peut être largement attribuable au fait qu’en raison de la multiplication des nouveaux cas de contamination dans plusieurs provinces canadiennes, les gouvernements ont décidé de réinstaurer des mesures d’éloignement physique, ce qui a eu « une incidence directe sur le secteur du commerce de détail ».
À noter, toutefois, que la fermeture des commerces essentiels décrétée par le gouvernement Legault au Québec, après les Fêtes, n’est pas comptabilisée dans le calcul de Statistique Canada, puisqu’elle est survenue après la période de référence actuelle.
Malgré tout, environ 15% des détaillants étaient fermés en décembre 2020, pour une durée moyenne de deux jours ouvrables.
En janvier, avance même l’agence fédérale, les ventes auraient poursuivi leur course vers le bas, avec une autre diminution, de 3,3% cette fois.
Parmi les catégories de magasins les plus touchés, ceux qui proposent des vêtements et des accessoires vestimentaires ont vu leurs ventes partir en chute libre en décembre, avec un dévissage de 17%, soit la plus forte baisse depuis avril. « Environ la moitié des détaillants de ce sous-secteur ont déclaré avoir fermé leurs portes pendant six jours ouvrables, en moyenne, en décembre. En avril, 70% des détaillants de ce sous-secteur ont fermé leurs portes pendant 20 jours en moyenne », lit-on dans la note d’information.
Pire encore, les ventes dans les magasins d’articles de sport, de passe-temps, de musique et de livres ont fondu de 22,5% entre novembre et décembre. « Ce recul a coïncidé avec la fermeture des détaillants traditionnels dans plusieurs régions le lendemain de Noël, ainsi qu’avec d’autres restrictions sur la vente de biens non essentiels », souligne l’agence fédérale.
De l’autre côté du spectre, le commerce électronique est au beau fixe, avec une progression de plus des deux tiers (69,3%) par rapport à décembre 2019, avec un montant total de 4,7 milliards de dollars engrangés pour le seul mois de décembre 2020. Pour l’ensemble des ventes au détail, la progression est plutôt de (seulement) 5,9%.
Enfin, les producteurs (et les vendeurs) de cannabis n’ont apparemment rien à craindre de la pandémie, bien au contraire: les ventes des magasins de marijuana ont progressé de 120,5%, soit plus que doublé, en raison d’une forte demande, indique Statistique Canada. La concurrence du marché noir a même poussé les prix à la baisse.