Les populations de requins ne sont pas seulement en déclin, elles approchent de la catastrophe.
Une diminution de 71% des requins et des raies en un demi-siècle dans les océans, principalement à cause de la surpêche: c’est ce que concluent des chercheurs de 11 pays dans une étude récemment parue dans la revue Nature. Il est même possible que le bilan soit encore plus sombre, en raison des régions du globe qui sont mal couvertes par l’étude. Et parce que le déclin aurait pu commencer avant 1971, date où commence l’analyse de cette équipe.
Il y a en tout 31 espèces de requins et de raies océaniques. Dont 24 sont dans la catégorie des espèces en voie de disparition. Les auteurs présentent leur étude comme la première à offrir un regard global sur les multiples statistiques récoltées sur ces différentes espèces.
« C’est d’une très petite fenêtre dont nous disposons pour sauver ces créatures », a déclaré aux journalistes Nathan Pacoureau, biologiste marin à l’Université Simon Fraser (Colombie-Britannique) et auteur principal de la recherche.
Il s’agit d’une allusion au fait que les actions nécessaires pour empêcher leur disparition sont connues. Mais elles nécessitent une volonté politique, par exemple pour imposer des limites aux prises de requins et de raies, et pour également imposer des limites aux « prises accessoires », c’est-à-dire lorsqu’un requin est capturé parce qu’il s’est pris par accident dans les filets de pêche. Entre autres actions possibles: compte tenu que le temps pendant lequel un requin est resté empêtré est déterminant pour sa survie, l’obligation pour les pêcheurs de surveiller leurs filets à intervalles réguliers, pourrait faire une différence, selon une recommandation émise par le groupe de conservation Shark Advocates International. Il existe également sur le marché des filets conçus spécialement pour faciliter la tâche d’un requin qui s’y serait empêtré.
Mais de telles mesures signifient des coûts supplémentaires pour les pêcheurs et s’il n’y a pas de compensations financières pour eux, c’est généralement là que ça bloque, rappellent les chercheurs.