Une maison sombre un peu trop grande pour une famille qui vient d’y emménager. Un mari dont le travail repose davantage sur l’esbrouffe que sur les véritables résultats. Et une ambiance glauque, presque oppressante, qui pourrait bien laisser présager de certains phénomènes surnaturels… The Nest semble avoir bien des choses en sa faveur. Et pourtant, le résultat est davantage décevant que surprenant.
Réalisé et scénarisé par Sean Durkin, dont il s’agit ici du deuxième long métrage à son nom – il a surtout travaillé dans le milieu comme producteur –, The Nest raconte l’histoire des O’Hara, une famille auparavant installée dans une belle et grande maison, aux États-Unis. Le hic, c’est que Rory, le mari, est à court d’opportunités financières. Il invite donc sa femme, Allison, à déménager avec lui (et leurs deux enfants) pour rentrer au Royaume-Uni, où Rory renoue avec son ancien patron.
Spécialiste des échanges boursiers sur le marché des commodités, Rory (un Jude Law en forme) l’habitude d’en mener plus large que nécessaire. Il faut impressionner la clientèle, après tout. Cela vaut aussi pour la maison qu’il achète pour sa famille: un gigantesque manoir anglais presque lugubre par moments, dans lequel sa famille semblera péricliter à vue d’oeil. Ou est-ce simplement l’effet de la détérioration constante d’une dynamique familiale intenable depuis plusieurs années?
Quoi qu’il en soit, voilà nos deux adultes et nos deux adolescents qui s’engagent sur une voie dangereuse, qui semble parsemée d’embûches. Tout se met à mal aller, le ton monte, et chaque personnage vivra une série de situations désagréables qui donne l’impression que la maison est maudite.
Mais est-ce vraiment le cas? Les allusions plus ou moins marquées à The Shining, de Kubrick, sont nombreuses, et on se prend à espérer, pratiquement, que des éléments surnaturels soient mis de l’avant. Que ce soit le jeune adolescent, Ben, qui affirme « ne pas aimer l’ambiance » dans les corridors, ou encore cette porte qui semble se rouvrir toute seule après avoir été verrouillée par la mère, Allison, on est en droit de s’attendre à une influence démoniaque, par exemple, ou à l’irruption d’un monstre, par exemple.
À l’autre extrémité du spectre, si le réalisateur a plutôt choisi de nous présenter un drame familial, on pourrait assister à la véritable chute de Rory, à l’éclatement du couple, et peut-être à des gestes désespérés.
Pourtant, pour une raison qui nous échappe, Durkin a choisi d’emprunter un surprenant chemin mitoyen, sans jamais vraiment nous indiquer si la maison est bel et bien maléfique, ou en nous indiquant, en toute fin de film, que les choses pourraient s’arranger sans avoir véritablement déraper. Quelle mouche l’a piqué? On se retrouve alors, et excusez l’expression, le cul entre deux chaises, sans trop savoir à quel saint du septième art se vouer pour tenter d’obtenir un divertissement potable.
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