Les pires conséquences du climat sur la santé humaine seront ressenties par les populations les plus vulnérables, conclut — à nouveau — le dernier rapport annuel d’une commission formée par la revue médicale The Lancet. Sur une quarantaine d’indicateurs, les plus importants continuent de s’aggraver.
Le « compte à rebours du Lancet » (Lancet countdown) est une collaboration entre 35 organismes et universités à travers le monde, créée en 2015 pour effectuer un suivi des progrès réalisés (ou non) dans les domaines qui sont conjoints à la santé et au climat.
L’édition 2020 estime par exemple que:
- les décès liés à la chaleur ont augmenté de 54% chez les plus de 65 ans au cours des deux dernières décennies
- 128 pays ont connu pendant cette même période une augmentation de la proportion de leurs populations exposées aux feux de forêt
- le nombre total de décès attribuables à la pollution par les particules dans l’air ambiant est passé de 2,95 millions en 2015 à 3,01 millions en 2018
Sur ce dernier point, le rapport évalue que la transition vers des sources d’énergie moins polluantes pourrait être « une des plus grandes opportunités de santé publique ». Le chapitre consacré aux États-Unis donne en exemple le fait qu’après une décennie de recul, la pollution de l’air a augmenté entre 2016 et 2018, conduisant à près de 10 000 morts de plus.
Enfin, avertissement pertinent en cette année « covidienne », un climat plus chaud signifie des risques plus élevés de transmission de maladies infectieuses.
Il serait donc possible en théorie que des actions rapides contre les changements climatiques n’aient pas seulement pour conséquence de limiter la hausse des températures, mais qu’elles améliorent la santé —ou du moins, qu’elles l’empêchent de se détériorer au-delà d’un certain seuil. Si, en plus, ces actions réduisent les risques de futures pandémies, plusieurs centaines de millions de personnes n’en seront pas mécontentes…
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Une planète plus chaude et la multiplication des maladies infectieuses